12 Haziran 2012 Salı

LES ACTUALITES SUR L’UNION ISLAMO-TURC

Au cours de récentes interviews avec plusieurs journaux et stations de télévision, Adnan Oktar souligna l’importance vitale pour la paix mondiale et la sécurité d’établir une union islamo-turque. L’importance du sujet est également rappelée dans des annonces publiées dans des journaux basés sur les travaux d’Harun Yahya.
L’un des aspects sur lesquels Adnan Oktar appuie concerne les avantages commerciaux et économiques de la fondation d’une Union islamo-turque. C’est pourquoi M. Oktar insiste particulièrement, dans ses annonces de presse, sur l’utilité des investissements communs des pays islamo-turcs, de la revitalisation du commerce entre ces pays et des investissements dans les technologies et les infrastructures.
L’accélération et le renforcement récents des mesures prises dans ce sens témoignent de l’impact des ouvrages et des activités d’Adnan Oktar. De majeures organisations non-gouvernementales turques font des déclarations sur l’importance de la coopération dans le monde islamo-turc. Aussi diverses initiatives sont-elles prises dans cette direction. Nous citerons quelques passages de la déclaration faite par Rifat Hisarciklioglu, président de l’Union des Chambres et des Echanges de Commodités de Turquie (TOBB) au cours d’une réunion de l’Organisation de la Conférence Islamique tenue les 5 et 6 juillet 2008 :
•    Avec leurs structures et capacités économiques différentes, les pays musulmans, qui représentent 28% de la surface de la terre, disposent de ressources et de  potentiels très riches, en particulier en termes de main d’œuvre ;
•    Ces ressources humaines et matérielles considérables contribuant à une mesure équivalente de succès économique constituent un idéal commun ;
•    La production et la productivité de haute qualité, basées sur les hautes technologies doivent être relevées au niveau souhaité.

Sabah, 6 Juillet 2008
“Les économies des nations musulmanes contiennent des différences de structures et de fonctionnements. Les économies de certaines dépendent des ressources minérales, comme par exemple chez les pays de l’OPEP, tandis que d’autres dépendent de l’agriculture. Ces différences se reflètent également, dans une certaine mesure, dans la structure sociale, et notamment dans les proportions variables de populations rurales ou urbaines. Le développement de relations complémentaires et l’aide mutuelle dans les domaines d’expertise respectifs peuvent faire de ces différences une source de richesses. Tout cela sera possible avec l’Union Musulmane.”
“La coopération économique est nécessaire sur deux points : la stabilité et le développement. Les nations musulmanes doivent apporter stabilité et solidité à leurs économies. Le développement d’industries grâce à des investissements nécessaires est aussi vital que la nécessité d’un plan de développement complet concernant l’éducation, l’économie, la culture, la science et la technologie. Les avancées technologiques dans certains secteurs requièrent la hausse des standards et des niveaux d’éducations de la main d’œuvre. La société doit être motivée afin de devenir plus productive… ”
“Les joint-ventures et les projets de partenariats seront une étape importante dans ce sens, car ils permettront aux pays de bénéficier des expériences des autres, tandis que les revenus issus des projets d’investissements profiteront à tous les pays participants.”
“Les joint-ventures qui prennent en compte l’unification des opportunités et des moyens dans le monde musulman permettront aux Musulmans de produire des produits de haute-technologie. Le marché commun musulman rendra possible la mise sur le marché d’autres pays musulmans de produits fabriqués par les Musulmans, sans la barrière des droits de douanes, des quotas et autres obstacles trans-frontaliers. Le marché prendra de l’ampleur, ainsi que les parts de marché et les exportations de toutes les nations musulmanes. L’industrialisation s’accélèrera et le développement économique apportera le progrès avec la technologie. Une fois cette situation atteinte, les nations musulmanes opèreront comme un consortium contre d’autres groupes d’investissements et représenteront donc une part importante de l’économie globale.”
Les annonces de presse basées sur les travaux d’Adnan Oktar soulignèrent l’importance de la coopération dans le monde islamo-turc ainsi :
L’union islamo-turque revitalisera le commerce et renforcera l’économie. L’union entre les pays musulmans dans les domaines économiques, politiques et culturels permettra aux moins développés de faire de rapides progrès tandis que les pays qui disposent déjà de moyens et d’infrastructures les utiliseront au mieux. La croissance économique et les investissements dans la science et la technologie augmenteront. Le développement économique amènera avec lui une hausse naturelle des niveaux d’éducation, la société progressera alors sur plusieurs fronts.
L’union islamo-turque régénèrera le monde musulman. Grâce au futur marché commun musulman, les produits fabriqués dans un pays pourront être mis sur le marché dans un autre pays sans les obstacles des droits de douanes, des quotas ni d’autres barrières trans-frontalières. Cette zone commerciale s’élargira, les parts de marché de tous les pays musulmans augmenteront, ainsi que les exportations. Ces facteurs contribueront ensuite à l’accélération du processus d’industrialisation des pays musulmans, et la régénération économique conduira au développement économique.
Une union islamo-turque forte économiquement constituera une source majeure de bien-être pour le monde occidental et les autres sociétés. Ils seront alors face à une puissance avec laquelle coopérer sans craintes et entretenir des relations économiques. En outre, les fonds que les institutions et organisations occidentales versent pour la régénération économique de la région ne seront plus utiles. Au lieu de cela, ces fonds peuvent servir au renforcement de l’économie globale.

L’AFRIQUE MARCHE AUSSI VERS L’UNION ISLAMO-TURQUE

L’Empire ottoman qui couvrit à son apogée une surface de 24 millions de km2 était véritablement un empire global garantissant la paix et la sécurité jusqu’au Maroc, en Tunisie et en Algérie. En effet, la sécurité et le bien-être apportés par le règne ottoman suscitent amour et aspiration aujourd’hui encore. Les états africains, pas seulement ceux d’Afrique du Nord, tournent leurs yeux vers la fondation d’une alliance sous la tutelle de la Turquie et se sont donc en cela impliqués dans un processus historique.
Il ne fait pas de doutes que la mobilisation culturelle d’Adnan Oktar visant à l’établissement d’une Union Islamo-Turque a joué un rôle décisif dans ce processus. Pour la première fois de l’histoire de la république, la Turquie poursuit une politique active et influente, gratifiée d’un vaste appui. Le livre d’Adnan Oktar Un Appel à  l’ Union Musulmane publié en 2003, ses articles sur la question parus dans la presse, les sites consacrés à l’Union Islamo-Turque et inspirés de ses travaux et en particulier ses déclarations au cours d’interviews ont eu un impact significatif sur l’opinion publique. L’appel à l’unité et à l’amitié d’Adnan Oktar dans les anciens territoires ottomans et les autres régions impliquées est cerné d’amour et d’enthousiasme au point qu’il se propage par vagues à travers le monde. Suite aux récentes initiatives envers l’Alliance du Caucase, visant à établir une union dans le Caucase, une réunion de l’Union Africaine fut organisée à Istanbul, se soldant par la création d’une alliance africaine sous l’égide de la Turquie. Il est à noter que ces développements historiques ont le soutien des pays extérieurs au monde islamo-turc, tels que la Russie et les Etats-Unis et que les états non-musulmans de la région (la Géorgie ou l’Arménie) sont enthousiasmés à la perspective de prendre leur place au sein de cette alliance. Cela confirme bien que les états concernés ont pris conscience des bénéfices potentiels que l’établissement de l’Union Islamo-Turque tant prônée par Adnan Oktar pouvait apporter à la Russie, la Chine, l’Amérique et Israël, voire au monde entier.

Sabah, 18 août 2008
“La Turquie prend l’initiative en Afrique”

Sabah, 19 août 2008
“La Turquie prend l’initiative en Afrique”

Yeni Safak, 18 août 2008
“La Turquie reçoit l’Afrique”

“Nous sommes les successeurs des Ottomans et nous aimons l’Afrique.” Ces mots prononcés par le premier ministre turc Tayyip Erdogan au cours du Sommet de l’Union Africaine à Istanbul rappellent que les Ottomans avaient contribué à la paix et à la sécurité de la région. Le premier ministre poursuivit ainsi : “Nous regardons l’Afrique différemment en tant que successeurs de l’Empire ottoman”, mettant ainsi l’accent sur la qualité de leadership de la Turquie et sa grande responsabilité historique. Dans ses écrits et dans plusieurs de ses interviews récents, Adnan Oktar a également mis en valeur l’héritage ottoman de la Turquie ainsi que son expérience. Voici une autre déclaration de M. Oktar sur ce sujet :

Vatan, 20 août 2008
“Nous sommes les successeurs de l’Empire ottoman, et nous aimons l’Afrique.”
Türkiye, 19 juin 2008
“Les médias européens qualifie la Turquie d’architecte de la paix pour ses
initiatives de médiation dans le Moyen-Orient.”


Milli Gazete, 19 juin 2008
“La médiation turque est importante.


Radikal, 21 novembre 2007
“L’ascension de la Turquie au Moyen-Orient.”


Sabah, 22 mai 2008
“La Turquie a enfin réussi.”


Tercüman, 28 mai 2008
“Pourparlers de paix dans la presse internationale.”


Vakit, 23 mai 2008
“La Turquie est l’unique leader de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie.”


Tercüman, 22 mai 2008
“Le plus grand rôle dans la reconstruction de l’Irak revient à la Turquie.”


Tercüman,  18 juin 2008
“Un marché commun musulman est en voie de s’établir”
Star, 6 juillet 2008
“Un appel à un système d’échanges commerciaux préférentiels pour les pays musulmans”
Bugün,  18 juin 2008
“Les droits de douanes entre les pays musulmans
vont être réduits”



Sabah, 2 mai 2008
“La Turquie : la nouvelle locomotive du Moyen-Orient”

Taraf, 2 juin 2008
“La Turquie mène une nouvelle vision islamique”

Milliyet, 4 juin 2008
“Commentaire du Financial Times : la Turquie comble le fossé au Moyen-Orient”

Harun Yahya appelle les Musulmans à l’unité et l’union - 28.04.2008
Koweït / Kuwait News Agency

Le 28 avril 2008, Kuwait News Agency, l’une des plus importantes agences de presse du Moyen Orient, dirigea une interview avec Harun Hahya sur le thème du 4ème Forum Economique du Monde Islamique. Dans le cadre de ce forum, on demanda à Adnan Oktar quelles étaient ses suggestions pour favoriser la régénérescence économique dans les pays musulmans. L’article de l’agence, en langue arabe, reprend le contenu de l’entretien:
Le célèbre penseur et écrivain turc souligne l’importance d’une conférence économique internationale prévue au Kuwait mardi. Dans un entretien avec Kuwait News Agency (KUNA), Adnan Oktar, qui écrit sous le nom de plume d’Harun Yahya, disait que le 4ème Forum Economique du Monde Islamique était un excellent moyen de défendre l’unité et le compromis au sein des musulmans.
Il ajouta que les forums de ce genre ne se limitent pas à servir le monde musulman, car ils offrent l’opportunité d’établir des relations avec d’autres confessions et doctrines. Oktar continua ainsi : “Maintenant il est temps que tous fassent preuve de maturité afin de vivre dans un cadre de paix et de sécurité.” Oktar invita tous les Musulmans à enterrer la hache de guerre et à mettre de côté toutes les disputes et divisions dans le but d’ériger une Union Musulmane basée sur l’amour et la solidarité. “Tous les Musulmans ont le devoir de rassembler les pays musulmans vers un objectif commun et de leur rappeler les liens de fraternité qui les unissent. Et c’est ce que le Kuwait fait,”dit-il.
Le penseur turc exprima l’espoir que ce forum économique puisse rassembler les Musulmans sincères, avant de faire un commentaire sur les actes de violence et de terrorisme : “Il faut identifier la cause et trouver une solution commune aux problèmes de violence, de terreur, d’oppression, de pauvreté et de dégénérescence.” Oktar affirma que la construction d’une telle Union Musulmane constituerait une étape majeure dans la défaite de telles idéologies et dans l’instauration de la paix sur terre.
Oktar encourage les Musulmans à établir des zones de libre échange international entre eux, de créer des accords commerciaux régionaux et de réduire les droits de douanes comme mesure concrète initiale et pratique afin de se développer sur le plan économique et social.

QUEL TYPE D´UNION ISLAMIQUE?


La Première et la Seconde Guerre Mondiales ont administré une terrible leçon à l’humanité en lui offrant un tableau effroyable, celui d’un massacre de masse à l’échelle planétaire, de la destruction des plus grandes villes européennes et la découverte des camps d’extermination. L’occident, pris dans l’étau de ces guerres, en a tiré les enseignements: il fallait créer des alliances afin d’instaurer un système qui saurait gérer efficacement et rapidement les conflits. Des pays européens avaient certes conclu des alliances par le passé, mais elles n’avaient jamais été durables car elles n’avaient pu survivre à des conflits mettant en jeu des intérêts nationaux ou des positions idéologiques. Cette fois-ci, les occidentaux savaient que l’union envisagée devait être plus qu’un simple pacte économique ou défensif, il fallait que ce soit une véritable union reposant sur des valeurs culturelles communes. Une telle démarche implique un processus à long terme.
Les deux guerres mondiales ont ravagé l’économie et l’industrie européennes. Les survivants étaient dans l’obligation de reconstruire des centaines de villes, de réparer les infrastructures et de remettre en marche la machine éducative et le système de santé. La guerre était finie, mais à présent les colonies réclamaient l’indépendance. Il semblait difficile de créer un embryon d’union au milieu de tout ce chaos. Le premier pas vers cette réalisation fut la création de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier fondée en 1951 pour, au départ, préserver et développer. Cette structure évolua pour devenir la Communauté Européenne Economique et enfin l’Union Européenne (EU). Au fil du temps elle s’est imposée comme une entité solide dans laquelle biens, services, capitaux et travailleurs circulent librement entre les états membres : elle possède une monnaie unique, un système de lois cohérent et même une bureaucratie propre. Aujourd’hui, l’Union Européenne est l’un des acteurs majeurs de la scène internationale.

L’Union Européenne (EU): un modèle possible pour l’Union islamique

L’Organisation de la Conférence Islamique (Organisation of Islamic Conference OIC) compte 57 états membres, et c’est la plus vaste organisation islamique de par le nombre de ses membres et l’aire géographique qu’elle couvre. Par ailleurs, il existe plusieurs alliances militaires et commerciales régionales entre des pays musulmans appartenant à une même région, alliances qui jouent un rôle très important et constituent une avancée positive. Cependant, le monde islamique a besoin d’une organisation plus solide, pourvue d’institutions permanentes capables de prendre des décisions efficaces, de mettre en place des politiques communes et générer des solutions pour les problèmes de tous les musulmans, non pas seulement de régler quelques grandes questions régionales. La puissance de cette organisation doit être économique, militaire et sociale. Sa création et son existence permettront de créer un cadre de confiance et d’entente mutuelle, ce qui favorisera l’émergence de l’esprit de solidarité. Ainsi les soucis en matière de sécurité des états membres seront étudiés et pris en charge, et la coopération étendue qui s’ensuivra entraînera l’élévation du niveau de vie dans les états membres. Le fait d’agir ensemble dans tous les domaines permettra de façon directe ou indirecte aux pays du monde musulman de développer des stratégies qui servent au mieux l’intérêt du monde islamique.
Dans la seconde moitié du vingtième siècle, les événements survenus en Palestine, en Bosnie, au Kosovo, au Nagorno-Karabakh, au Cashmere, et en Aceh ont rappelé une grande vérité au monde islamique. Dans ces régions où des milliers de civils ont perdu la vie, où tant d’enfants se sont retrouvés orphelins et où la barbarie et la violence ont atteint des sommets, l’occident s’est montré passif ou a mis du temps à prendre des mesures préventives. Une telle indifférence a rappelé aux musulmans une fois de plus qu’il leur incombe à tous de défendre les droits de leurs coreligionnaires et de répondre à leurs besoins. De ce fait, le monde musulman se doit d’être responsable et dynamique car ce n’est qu’en s’unissant que les pays musulmans peuvent garantir la sécurité de tous les musulmans en s’exprimant au nom de toute la communauté d’une seule voix sur la scène internationale.
Le monde musulman doit devenir un bloc sur le plan militaire, politique et économique. Son unité intrinsèque garantira la paix dans le monde et empêchera les extrémistes de hâter un choc des civilisations au nom de leurs idéologies basées sur l’intérêt personnel et la discorde.
La structure générale de l’Union islamique
L’Union Européenne, qui sert de modèle à notre projet d’Union islamique, peut être décrite comme une entité où la souveraineté, le régime politique et l’appareil d’état de chaque membre continuent à fonctionner sous l’égide d’une constitution fondée sur la “culture européenne”. A l’intérieur du cadre défini par cette constitution, les états membres coopèrent en matière de politique, culture, et économie, tandis qu’une législature et une administration centrales coordonnent leurs efforts et représentent l’intérêt de l’Europe comme formant un tout.
L’Union islamique doit se doter d’une structure qui préserve l’indépendance des états membres, leurs frontières nationales, leurs droits et leurs intérêts. Chaque état souverain doit s’efforcer de construire cette union à travers une culture islamique commune, développer des politiques conjointes et mettre en place les organes législatifs et administratifs qui permettront de les mener à bien. Le but ici n’est pas d’aboutir à une fusion structurelle des états, mais de les unir derrière des politiques et intérêts communs pour créer une puissance politique à l’image de cette union.
Dans une telle union, les musulmans seront en contact direct les uns avec les autres, connaîtront intimement leurs problèmes respectifs et s’entraideront. Le séparatisme, le factionnalisme, et le fanatisme seront rejetés au nom du principe de l’unité islamique. Le fait que le monde musulman n’ait pas su parvenir à un consensus entre les différentes conceptions, les divers systèmes et modèles qui caractérisent ses membres l’empêche d’agir de façon unitaire. L’appel à l’Union islamique que nous proposons ne sera pas basé sur la race, le niveau économique ou la localisation géographique, toutes les tensions nées de différences de races, de langue ou de culture cesseront sous l’égide de cette union. L’esprit d’union de ses membres ne reposera sur la supériorité d’une culture, d’une nation, ou d’un groupe sur un autre, mais sur l’esprit de solidarité suscité par l’équité, la tolérance, l’affection et l’amitié.
Une des principales raisons qui motivent la création d’une Union islamique est d’établir une autorité centrale capable de gouverner l’ensemble des musulmans. C’est pourquoi il faut que cette autorité possède une structure qui englobe tous les musulmans, ou qui, en d’autres termes, soit capable d’accueillir les différents points de vue. L’Union Islamique doit reposer sur les principes centraux de l’Islam, envisager les différences tant pratiques que théoriques avec tolérance et intelligence et en faire une source de diversité et de richesse culturelle. On ne doit pas permettre à ces différences d’entraver la mise en application des volontés politiques et les actions conjointes. Tous les conflits opposant les pays musulmans doivent être résolus et leurs différences doivent s’insérer dans le cadre de cette autorité centrale. Une Union islamique capable de gérer ses affaires internes sera en mesure de résoudre facilement les litiges qui peuvent l’opposer à d’autres civilisations et d’imaginer les politiques collectives que son autorité centrale mettra sur pied et administrera.
Le monde islamique est confronté à de nombreux problèmes qui demandent à être résolus et préoccupent en permanence la communauté internationale: des tragédies politiques comme celles de la Palestine, du Cashmere, et de l’Iraq; la guerre idéologique contre le terrorisme, et maints problèmes sociaux comme le sous-développement, la pauvreté, la santé et l’éducation. Ces problèmes ne sont pas de simples questions locales ou régionales, elles concernent de façon directe tous les musulmans. C’est pourquoi le monde islamique doit créer une réelle solidarité pour les résoudre. Nul ne peut soutenir que “ce qui se passe en Palestine ne concerne que les Palestiniens”, que “les civils musulmans du Cashmere victimes de l’oppression devraient se tirer d’affaire tout seuls”ou que “la famine qui frappe les enfants dans certains pays islamiques n’engage que la responsabilité du pays en question”. Les musulmans ne peuvent pas accepter cette situation comme allant de soi.
Cependant, les musulmans ont échoué à former une alliance forte entre eux, aussi d’autres pays, non-musulmans, proposent des solutions à ces problèmes et à d’autres du même genre. Néanmoins ces solutions n’ont pas pour priorité l’intérêt des musulmans ou n’offrent que des remèdes à court terme. Dans plusieurs régions ravagées par les conflits, la faiblesse des musulmans les empêche de faire peser réellement leur avis à la table des négociations. De plus, les prétendus plans de paix incluent souvent des clauses qui génèrent plus de mal que de bien. Le monde islamique se doit d’avoir un plan d’action commune pour garantir les droits des musulmans lésés.
Le nombre de problèmes qui attendent d’être résolus par l’Union islamique montre qu’elle aura un agenda bien chargé. Pour fonctionner efficacement, elle aura besoin d’avoir des quartiers généraux opérationnels permanents, elle devra créer des organes législatifs et administratifs qui coordonneront leurs activités (en incluant leurs subdivisions), et garantiront la bonne marche de ces institutions. Cette infrastructure qui prendra les bonnes décisions au bon moment est une réelle nécessité, car l’Union doit inspirer la confiance à travers ses activités, et ses membres doivent être assurés que leurs droits seront pleinement respectés.
L’Union islamique doit avoir suffisamment de flexibilité pour s’adapter à des conditions politiques fluctuantes et une capacité à anticiper assez grande pour mettre en œuvre les stratégies appropriées. On a besoin d’une autorité centrale capable de prendre l’initiative, au lieu de simplement réagir aux événements internationaux ou d’émettre des critiques. Elle doit se charger de coordonner et superviser les actions et servir avec équité l’intérêt de tous les états membres. Elle doit aussi étudier toutes les situations avec objectivité et se laisser guider par les requêtes du monde islamique. Une Union islamique capable d’arbitrer entre les états membres, de résoudre leurs conflits, et de protéger les musulmans dans leurs relations avec les autres nations augmentera l’influence du monde islamique sur le plan culturel, économique et politique.
Pour que l’Union islamique devienne une force unie et une structure unifiante, elle se doit de protéger les valeurs sociales modernes, respecter les droits de l’homme pour tous et se baser sur des principes démocratiques. Or, et ce n’est pas surprenant, toutes ces valeurs occupent une place centrale dans la morale islamique.
Une Union islamique harmonieuse et pacifique
L’Union islamique doit s’efforcer d’apporter la paix dans le monde entier et pas seulement aux musulmans, se montrer tolérante et pacifique dans ses décisions et actions. En effet, au cœur de l’Islam, il y a cette morale révélée qui enjoint aux musulmans d’être bienveillants, compatissants, tolérants, justes, compréhensifs, patients, et dévoués. L’Islam invite les hommes à vivre dans un monde de paix:
O les croyants! Entrez en plein dans l’Islam, et ne suivez point les pas du diable, car il est certes pour vous un ennemi déclaré. (Sourate al-Baqarah, 208)
Les musulmans sont définis comme étant des gens qui obéissent aux commandements d’Allah, s’efforcent avec zèle de mettre en pratique la morale du Coran, de rendre le monde meilleur en y apportant leur touche, et de répandre la joie et la paix. Ils essaient de faire le bien et de rendre service aux gens pour refléter au mieux l’infinie compassion et la miséricorde de notre Seigneur. Allah commande à Ses fidèles de se montrer bons envers autrui, de s’intéresser à ce qui se passe autour d’eux et d’inviter les gens à suivre le droit chemin. Le verset suivant décrit la différence entre les gens qui n’ont aucun impact positif sur leur environnement et ceux qui essaient toujours d’agir au mieux:
Et Allah propose en parabole deux hommes : l’un d’eux est muet, dépourvu de tout pouvoir et totalement à la charge de son maître ; Quelque lieu où celui-ci l’envoie, il ne rapporte rien de bon ; serait-il l’égal de celui qui ordonne la justice et qui est sur le droit chemin? (Sourate an-Nahl, 76)
Le message contenu dans ce verset doit servir de guide à l’Union islamique, qui doit être une plateforme capable de concrétiser l’idéal islamique de dévotion, d’unité, d’amitié, d’honnêteté, de justice, de loyauté, de fidélité, et d’entraide. La morale islamique garantit la liberté de pensée et le droit à la vie de tous, prévient les tensions et disputes entre les gens, elle va jusqu’à interdire la suspicion et les pensées ou paroles négatives vis-à-vis d’autrui. L’union que nous proposons doit être formée par des musulmans qui œuvrent selon ces principes et visent à instaurer la paix dans le monde.
La morale coranique exige des musulmans qu’ils se tiennent loin des guerres et conflits et qu’ils résolvent leurs disputes par le dialogue et la recherche de l’entente. Allah considère la guerre dans le Coran comme une solution de dernier recours qui doit se plier à des règles humanitaires et morales strictes. Les musulmans doivent toujours être du coté de la paix et de la concorde et ne se battre qu’en cas de légitime défense, s’ils sont attaqués par l’ennemi. Allah révèle que ce sont les corrupteurs qui déclenchent les guerres et qu’Il les a en aversion:
ils s’efforcent de semer le désordre sur la terre, alors qu’Allah n’aime pas les semeurs de désordre. (Sourate al-Maidah, 64)
La vie de notre Prophète Mohammed (pbsl) montre que la guerre n’est motivée que par des raisons défensives, lorsque toute autre solution a échoué. Le Coran fut révélé au Prophète (pbsl) sur une période de 23 ans. Pendant les 13 premières années, les musulmans ont été une minorité opprimée soumise à l’autorité païenne. Beaucoup d’entre eux ont été physiquement torturés, d’autres tués, certains ont perdu leurs biens. Toute cette communauté était constamment exposée à l’humiliation et aux menaces. Néanmoins, ils restaient pacifiques et invitaient les païens mecquois à faire la paix. Quand l’oppression atteignit un niveau intolérable, les musulmans migrèrent vers Yathrib (qui devint plus tard Médine), où ils purent trouver liberté et amitié et établirent peu à peu leur autorité. Mais ils n’en déclarèrent pas pour autant la guerre aux païens belliqueux de la Mecque.
Une société islamique doit être caractérisée par la mesure et l’équilibre car les gens sont invités à faire le bien et à s’écarter du mal. Le verset 143 de la sourate al-Baqarah affirme que les musulmans sont des témoins et des modèles pour les autres en tant que “communauté du juste milieu”. Un autre verset indique qu’on attend d’eux qu’ils soient des exemples pour l’humanité:
Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes, vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez à Allah. (Sourate al-Imran, 110)
Une organisation formée par des musulmans qui appliquent les enseignements divins se doit naturellement de protéger et incarner cette morale et montrer le chemin à l’Union islamique. Elle doit d’abord résoudre les disputes entre les musulmans et répandre la paix dans le monde islamique, s’opposer à tout mouvement qui incite à la violence et la guerre, et constituer une force préventive contre tous les fauteurs de guerre. Mieux, elle doit coopérer avec la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, ainsi que sur des questions d’intérêt général (par exemple les armes de destruction massive -ADM), voire prendre la direction des actions menées contre ces menaces.
Un générateur de solutions
Nous avons brièvement mentionné certains problèmes (par exemple la Palestine et le Cashmere) que l’Union islamique devrait résoudre rapidement. Ainsi, dès sa création, elle devra assumer d’immenses responsabilités et devenir une organisation capable de générer des solutions réalistes et appropriées.
La situation actuelle a un impact négatif non seulement sur les musulmans, mais aussi sur beaucoup de gens innocents à travers le monde. Des millions d’hommes continuent à souffrir de la corruption, de la pauvreté, de l’immoralité, de la répartition injuste des richesses, de la cruauté, de la tyrannie, de la discorde et de l’injustice. Des bébés meurent à cause du manque de nourriture, des enfants et adultes en sont réduits à errer dans les rues, les réfugiés sont contraints de vivre dans des tentes or baraques, bien des malades ne peuvent se payer les traitements médicaux nécessaires… Tous ces problèmes affectent non seulement le monde islamique et le Tiers-monde en général, mais aussi à un degré moindre les pays industrialisés.
De nombreuses personnes innocentes et dans la détresse attendent une main secourable. Les responsabilités des musulmans à cet égard sont les suivantes:
Et qu’avez vous à ne pas combattre dans le sentier d’Allah, et pour la cause des faibles : hommes, femmes et enfants qui disent : “Seigneur! Fais-nous sortir de cette cité dont les gens sont injustes, et assigne-nous de Ta part un allié, et assigne-nous de Ta part un secoureur.”(Sourate an-Nisa, 75)
L’Union islamique devra résoudre les litiges entre les musulmans et les non- musulmans aussi bien que les conflits entre les musulmans. Actuellement, même ces derniers sont résolus par les pays occidentaux ou des organisations internationales qui se trouvent sous leur contrôle. Des puissances étrangères, peu familières avec l’histoire et la culture islamiques, s’avèrent incapables d’apporter des solutions adéquates, même si elles fournissent une petite aide de temps en temps. Les pays musulmans doivent résoudre leurs propres problèmes, ainsi ils ne seront pas étalés sur la scène internationale, les solutions proposées serviront leurs intérêts, de plus, un monde islamique unifié enverra un message de puissance et stabilité. Un des principaux problèmes du monde islamique est son incapacité actuelle à mettre en œuvre de telles politiques communes et des stratégies efficaces même pour les sujets qui le concernent directement.
L’Union islamique se doit de trouver des solutions pour les pays musulmans ainsi que pour tous ceux qui recherchent la paix et la sécurité. Chaque pays a ses propres problèmes politiques, démographiques, économiques, chaque région également. Bien que chacun de ces problèmes requiert des solutions et mesures différentes, les problèmes fondamentaux et leurs solutions sont partout les mêmes. Bien des souffrances et ravages sont dus au fait que la morale coranique n’est pas appliquée comme elle le devrait, ce qui implique que les solutions proposées ne sont pas élaborées selon ses principes. S’il est vrai que l’on a besoin de solutions justes et réalistes, il faut aussi que les musulmans possèdent des qualités comme l’ouverture d’esprit, la flexibilité, la liberté de pensée, mais aussi l’honnêteté, la dévotion, la justice, l’entraide, lesquelles dérivent toutes de la morale coranique.
Il y a un lien important entre la résolution des problèmes économiques et la morale sociale. Par exemple, l’un des principaux problèmes économiques est l’injustice sociale, or c’est essentiellement un problème moral. Il ne peut y avoir d’injustice sociale dans une société islamique, car Allah commande que tous les biens ou richesses en surplus soient distribuées aux nécessiteux et interdit la consommation frénétique. Les moyens financiers ne devraient pas servir à obtenir des privilèges et devenir un luxe partagé par un petit nombre car la morale coranique prône la solidarité sociale et la prise en compte des besoins d’autrui. Les musulmans sincères sont si altruistes qu’ils nourrissent les pauvres et les captifs avant de penser à eux-mêmes même s’ils sont dans le besoin. Ils n’agissent ainsi que pour obtenir l’agrément d’Allah car :
Ils offrent la nourriture, malgré son amour, au pauvre, à l’orphelin et au prisonnier, (disant) : “C’est pour le visage d’Allah que nous vous nourrissons : nous ne voulons de vous ni récompense ni gratitude.”(Sourate al-Insan, 8-9)
La solidarité et la coopération entre les individus peuvent facilement s’élargir au niveau des relations internationales vu que la morale islamique guidera les pays membres de l’union. Il est inadmissible que certains pays jouissent d’un luxe insolent tandis que dans d’autres les nouveaux-nés meurent de faim. Toute personne douée de conscience morale devrait être perturbée par cette situation.
De nombreuses organisations internationales caritatives s’emploient activement à assister ces nations pauvres et déshéritées. Cependant leurs efforts se limitent souvent à envoyer des colis de vivres aux régions sinistrées. De plus, cette aide n’atteint pas toujours ceux qui en ont besoin étant donné les dysfonctionnements des structures dans les pays du tiers monde et l’existence d’organisations de type maffieux. Tout cela doit être éradiqué, il faut instaurer une mentalité nouvelle basée sur la conscience et le bon sens à travers des campagnes de masse.
Lorsque l’on met un frein au gaspillage, que la solidarité se développe et que le partage est encouragé, lorsque les gens apprennent enfin à écouter leur conscience morale, on peut espérer mettre un terme à ces déséquilibres économiques. L’Union islamique sera la structure la plus à même de mettre en œuvre ces solutions.

Les droits de chacun doivent être établis en toute équité et respectés

Dans une société façonnée par la véritable morale islamique, les droits et libertés individuels sont très importants. Ils sont solidement garantis de telle sorte que chacun peut vivre une existence libre et digne. Allah a révélé dans le Coran que tous les homes sont égaux devant Lui, car la supériorité des uns sur les autres ne repose que sur la conscience qu’ils ont de Lui; Il commande aux musulmans d’être justes, tolérants, enclins au pardon et compréhensifs envers autrui. De ce fait ils doivent respecter leurs différences et être équitables quand ils jugent les autres.
L’attitude de notre Prophète (pbsl) à l’époque de la première société islamique (à Médine) montre aux musulmans la voie à suivre concernant les structures sociales et le type de gouvernements à adopter. La Constitution de Médine (Charte de Médine), considérée comme étant la première constitution des musulmans reflète une grande compréhension des lois et donne l’exemple de ce que doit être la conception de la justice et des droits individuels dans la société islamique. Sous ce régime, on accordait aux hommes de toutes les confessions leurs droits et leurs libertés fondamentales; leurs vies, biens, familles et lieux de culte étaient préservés. Avec ce système, tout le monde pouvait vivre dans une même entité politique et la paix régnait enfin entre les tribus qui se combattaient depuis des années. En dehors de la Constitution de Médine, le Prophète (pbsl) traitait toujours les païens avec équité, répondait à leurs demandes en fait de sécurité et protection et cherchait à établir des relations cordiales et civilisées entre les gens.
Ainsi, il y a quatorze siècles, l’Islam a apporté à l’humanité des valeurs telles que les droits individuels, la loi et l’ordre, l’égalité devant la loi et la liberté économique. Quand l’Islam s’est répandu, la justice qui régnait sur son territoire suscita l’envie de toutes les nations. Ce sens de la justice, que certains penseurs occidentaux évoquent encore aujourd’hui avec respect amena beaucoup d’individus et de nations à embrasser l’Islam et accepter l’autorité musulmane. Notre Prophète Mohammed (pbsl) appliquait la conception coranique de la justice de la meilleure façon possible, ses çompagnons et les musulmans en général continuèrent à pratiquer cette morale supérieure. Ceci permit aux musulmans de devenir une communauté qui applique la justice:
Parmi ceux que Nous avons créés, il y a une communauté qui guide (les autres) selon la vérité et par celle-ci exerce la justice. (Sourate al-A’raf, 181)
L’Islam enseigne la liberté de penser et prône la participation de tous au gouvernement du pays. La consultation du peuple est l’un des principes les plus importants de l’Islam dans le domaine social, car Allah commande aux musulmans de se consulter mutuellement, c’est-à-dire de discuter ensemble de leurs affaires:
Ceux qui répondent à l’appel de leur Seigneur, accomplissent la salat, se consultent entre eux à propos de leurs affaires, dépensent de ce que Nous leur attribuons. (Sourate ash-Shura, 38)
Quand l’action est précédée par la consultation, chacun a une chance égale d’exprimer son opinion et donc d’envisager la question selon différentes perspectives. Cela réduit les risques d’erreur et aboutit à une décision agrée de tous et adéquate.
L’aspect le plus important de la consultation est que chaque représentant doit faire de son mieux pour respecter et comprendre les différents points de vue. Leur principal souci est de trouver les bonnes idées plutôt que de savoir qui en est l’auteur. En d’autres termes, l’objectif principal de la consultation est de prendre les décisions qui servent le mieux l’intérêt de la société. La morale islamique demande aux musulmans de ne pas camper sur leurs positions, mais d’adopter l’avis le plus conforme à leur conscience et le plus équitable. Les musulmans doivent éviter de tomber dans l’obstination et l’orgueil qu’implique le fait de penser que “mon avis est le meilleur et doit être reconnu par tous”: un tel comportement déplait à Allah. Ils doivent savoir qu’il y a toujours plus savant qu’eux et que ce serait une erreur que de s’obstiner à croire que leurs idées sont les meilleures:
Et au-dessus de tout homme détenant la science il y a un savant [plus docte que lui]. (Sourate Yusuf, 76)
Le principe islamique de la consultation sera essentiel pour l’Union islamique, qui doit être bâtie sur une culture de la libre parole où chacun s’exprime sans crainte ni récrimination, où les droits de tous sont préservés, et où les différents points de vue sont écoutés avec un respect égal. Ainsi, les pays membres développeront des sociétés où chacun respecte l’avis d’autrui, où règne l’équité, la justice et la liberté, où enfin l’oppression et l’injustice sont éradiquées. De telles réalisations permettront au monde islamique de garantir la sécurité et le bien-être des musulmans et deviendront des forces agissantes au service de la culture et la civilisation de notre monde.
L’objectif ultime: développer le monde islamique
Un des plus graves problèmes du monde islamique réside dans son sous- développement. Aussi, l’une des priorités de l’Union islamique sera de développer le monde islamique en soutenant les pays les plus pauvres et en résolvant leurs problèmes économiques. On peut y arriver en combattant la pauvreté, —en encourageant de nouveaux investissements, en créant des emplois, —en faisant régner la loi et l’ordre dans toute la société, en supprimant l’injustice économique, en garantissant la justice sociale, en renforçant enfin la coopération et le dialogue au niveau international et régional.
Les problèmes et tensions qui sévissent dans le monde islamique et qui sont dus aux inégalités financières doivent être jugulés. Une union et coopération entre les pays musulmans sur les plans économique, politique et surtout culturel permettront aux pays sous-développés d’avancer rapidement. De plus, ceux qui possèdent déjà les infrastructures nécessaires seront en mesure de maximiser leur productivité. Une union de ce type profitera donc à la croissance économique, au progrès scientifique et au développement technologique.
La croissance économique favorisera les investissements dans les domaines de la science et de la technologie, et les avancées technologiques encourageront en retour la croissance. Le développement économique permettra d’élever le niveau d’éducation et la société se développera sur différents plans. Sous l’égide de l’Union islamique, les individus pourront voyager librement sans être entravés par les visas ou les frontières, et l’établissement d’un système de libre-échange et de libre entreprise mènera le monde islamique vers une croissance et un développement rapides.
Ce développement conduira naturellement à la modernisation du monde islamique qui parviendra ainsi au niveau qu’ont atteint les pays développés. Si les principes économiques de l’Islam diffèrent de l’hédonisme qui imprègne ceux de l’occident, le libre échange est aussi essentiel pour les sociétés islamiques qu’il l’est pour les sociétés occidentales. L’Islam reconnaît le droit de chacun à la propriété individuelle et à la libre entreprise mais la morale de l’Islam assigne aux individus certaines responsabilités pour garantir la justice sociale. Les pauvres ont droit à une part de la fortune des riches, mais cela ne prend pas la forme d’une taxation contraignante. Les riches donnent cette part aux pauvres volontairement, au nom de leurs croyances.
La conception islamique de la justice sociale n’est pas garantie par une planification centralisée et contraignante comme le socialisme prétendait le faire, sans y arriver, mais par les valeurs dominantes de la société. La morale islamique interdit aussi aux riches de se complaire dans une consommation frénétique et des dépenses extravagantes.
Le modèle social matérialiste encourage la consommation, l’égoïsme et l’oppression impitoyable des uns par les autres, ces derniers ayant perdu tout respect et tout sentiment pour leurs concitoyens. Depuis deux cents ans, ce modèle social s’est imposé dans la majeure partie du monde occidental et aboutit à l’érosion des valeurs traditionnelles judéo-chrétiennes. De ce fait, de nombreux pays occidentaux sont obligés de lutter contre l’expansion du trafic de drogue, de la prostitution, de la corruption, des jeux, de l’alcoolisme et du crime organisé.
Plus grave, l’affaiblissement des croyances a provoqué une crise d’identité : les philosophies matérialistes qui affirment que la vie a pour but d’acquérir des biens matériels et de mener une vie de plaisir, ne peuvent satisfaire le besoin de spiritualité des hommes et cela débouche finalement sur le vide d’une existence privée de but. Sous la bannière de la liberté, ses adeptes s’abandonnent à leurs désirs égoïstes.
La morale islamique, de son coté, libère les hommes de tous les soucis et problèmes qui perturbent leurs esprits. Les croyants ne prennent que Allah en considération et ne cherchent qu’à gagner Son agreement. Pleinement conscients de leurs responsabilités envers notre Seigneur, ils vivent conformément à leur conscience à chaque instant, et cela en fait des individus équilibrés, satisfaits de leur situation. Ils apportent à leur environnement une beauté et une bonté. Cette morale libère les hommes des pressions de l’envie, des désirs excessifs, de la peur du futur et de la mort et des autres attitudes et peurs qui sont incompatibles avec la piété. Libérés de ces caractéristiques négatives, ils font l’expérience de la liberté et de la paix qui découlent de la soumission à Allah. Ainsi, le développement et le progrès encouragés par l’Union islamique ne seront pas identiques à ceux proposés par l’occident.
Durant sa phase de développement, l’occident a connu une grande injustice sociale. Par exemple, le moteur du développement aux 18ème et 19ème  siècles en Angleterre consistait en une exploitation impitoyable. La classe ouvrière endurait des conditions de vie et de travail terribles. Des enfants à peine âgés de 7 ou 8 ans devaient travailler dans des mines de charbon 16 heures par jour, beaucoup mouraient avant d’avoir 20 ans. Dans les années 1840, l’espérance de vie moyenne des mineurs tomba à 17 ans.16 De l’autre coté, les riches vivaient dans un luxe insolent. Tous les pays industrialisés occidentaux sont passés par ces expériences horribles et ils se sont construits sur l’exploitation et l’oppression de millions de pauvres gens.
Le modèle de développement d’une société régie par la morale islamique prendra en compte la justice sociale. L’occident a connu de grandes injustices durant son propre développement parce que ses dirigeants adhéraient à une conception matérialiste et erronée de la nature humaine. La morale islamique en revanche exige des croyants qu’ils soient des entrepreneurs et des pionniers dans tous les domaines, mais aussi qu’ils soient compatissants, altruistes, et justes envers les autres. Pendant l’essor de la civilisation islamique, les musulmans occupaient les premiers rangs de l’économie mondiale et étaient de très grands commerçants. Toutefois, la richesse ainsi obtenue ne restait pas aux mains d’une poignée de privilégiés, mais était répartie entre tous les membres de la société. Il existait des institutions d’aide sociale : des organisations caritatives, des complexes sociaux, des soupes populaires, des caravansérails, des bains et des bibliothèques publics qui montrent que la richesse et culture étaient accessibles à tous. L’Union islamique que nous proposons doit adopter ce modèle de développement. Un autre aspect caractéristique de ce modèle est son ouverture d’esprit. La morale islamique demande aux musulmans d’avoir l’esprit ouvert, ou en d’autres termes, de maintenir le dialogue avec les autres cultures et de profiter de leurs avancées. C’est pour cette raison que les penseurs et savants musulmans ont étudié les travaux des érudits grecs, chinois, romains et indiens, et en ont tiré des connaissances qu’ils ont développées et enrichies en y apportant un regard islamique. Le monde islamique actuel doit étudier les autres cultures, en particulier les cultures occidentales, tirer profit de la somme de connaissances qu’elles ont accumulées et les approfondir pour son bien et celui de toute l’humanité.
En effet, le fait de vouloir isoler le monde islamique des autres cultures et de le confiner à ses frontières ne rendra pas service aux musulmans. La morale islamique exige que la technologie soit utilisée au maximum de son potentiel. Par exemple, les musulmans doivent construire leur propre industrie cinématographique pour enseigner à l’humanité la vertu et la bonté et pour contrebalancer le message des films qui cherchent à imposer leur vision matérialiste. S’il est vrai que certains types d’art exercent des influences négatives, les musulmans doivent proposer une forme d’art plus belle et grandiose. Les gens admirent le caractère imposant, la propreté, le confort, et l’animation des villes, les musulmans doivent donc bâtir des villes meilleures et faire du monde un endroit où il est bon vivre.
Il est certain que les musulmans peuvent édifier une civilisation comparable à la grande civilisation islamique d’autrefois, mais pour ce faire, ils doivent vivre en se conformant aux conceptions esthétiques et artistiques, au sens de l’ouverture d’esprit, de la modération et de la justice propres à la morale coranique. L’art, la culture et la civilisation islamique apporteront la prospérité non seulement aux musulmans mais aussi à toute l’humanité. Les plus grandes librairies, les édifices les plus impressionnants, les rues les plus propres, les routes les plus éclairées, les meilleures écoles, universités, et hôpitaux seront l’œuvre des musulmans et tous y auront accès.
L’essor de la civilisation islamique est possible si cette entreprise est menée par un pouvoir central islamique ; le 21ème siècle sera peut-être un siècle d’illumination pour le monde islamique. A une époque où la mondialisation prend de l’ampleur, les pays musulmans doivent résoudre leurs conflits, lancer des coopérations sur le plan scientifique, technologique et commercial, bref, unir leurs forces pour le bien de tous les musulmans.
Enfin, il faut rappeler que les musulmans ne doivent pas diviser le monde en deux pôles : les “occidentaux”et les “musulmans”. Premièrement, la majorité des occidentaux sont des gens du Livre et partagent par conséquent les valeurs religieuses et morales des musulmans. C’est pourquoi plusieurs aspects de la culture occidentale (par exemple, la liberté de croyance, les valeurs démocratiques et familiales) occupent aussi une place centrale dans la morale islamique. D’un autre côté, beaucoup de gens en occident se sont convertis à l’Islam et d’autres continuent à le faire. Si on considère que les valeurs du Coran n’ont pas été correctement exposées en occident, il est réaliste de dire que beaucoup d’autres embrasseront l’Islam. Les musulmans se doivent d’adopter cette attitude envers l’occident et sa culture. Ils doivent aussi se rappeler que certains milieux ont été soumis à l’influence des philosophies matérialistes pendant plus de deux siècles et qu’ils ont encore besoin d’être libérés de leurs préjugés. Telle est la responsabilité des musulmans.
16. “The Impact of the Industrial Revolution on Families”, Disponible sur : www.asis.com/sfhs/women/sophie.html

LES AVANTAGES DE L´UNION POUR LES MUSULMANS


La politique internationale actuelle contraint les pays à se regrouper au sein d’organisations internationales pour préserver leur propre sécurité et leurs intérêts économiques. Dans ces alliances internationales, qui se fondent en général sur des critères géographiques, des facteurs tels que la présence de ressources naturelles, l’appartenance à un même bloc commercial, voire le simple fait de partager les mêmes valeurs culturelles, jouent un rôle important. Sous les auspices de ce genre d’organisations, de nombreux pays appartenant à une même zone géographique mettent en commun leurs ressources, créent des alliances défensives ou bien encore se lancent des projets de coopération dans les domaines les plus divers. Le but de ces organisations est de préserver la paix, freiner la course aux armements, régler les conflits par la voie diplomatique, promouvoir le développement socio-économique, et enfin défendre les droits de l’homme et la démocratie. Aujourd’hui, l’OTAN, l’OSCE, l’Union Européenne, la NAFTA, OPEC, ASEAN, le G-8, le D-8, et l’APEC constituent les principales organisations internationales actives dans les domaines politique, militaire et économique.
Ces institutions connaissent périodiquement des réformes constitutionnelles du fait de l’arrivée de nouveaux membres ou de l’élargissement de leurs perspectives. Fondées au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, elles ont toutes contribué à créer un ordre stable dans le monde et joué un rôle majeur dans le développement socio-économique de la planète. Les pays membres ne se contentent pas de protéger ainsi leurs intérêts économiques et militaires, ils renforcent aussi leur position à l’échelle régionale ou internationale. Même les pays développés sont conscients de la nécessité de créer de tels partenariats. La création de zones franches, d’accords commerciaux régionaux, la suppression des contrôles douaniers et l’instauration d’une monnaie unique (comme c’est le cas de l’Union Européenne) sont autant de garanties pour l’avenir des états membres. Les pactes défensifs leur permettent de réduire leurs dépenses militaires et d’employer l’argent ainsi économisé dans des secteurs comme la culture et l’éducation.
L’établissement d’une organisation de ce genre chez les musulmans sera d’un très grand profit : en effet, pour ceux qui sont défavorisés du point de vue du développement technologique et économique, la création d’une organisation centrale est le premier pas vers la stabilité, ou pour le dire autrement, ce sera le premier pas vers la naissance d’un monde islamique enfin unifié sous l’égide de l’Union Islamique.
Le développement économique et l’accès à la prospérité
La coopération économique est une nécessité, car c’est elle qui procure la stabilité et le développement. Il est indispensable de développer l’industrie et de consentir aux investissements requis, de même qu’il est vital d’élaborer un programme de développement global qui prend en charge à la fois l’éducation, l’économie, la culture, la science et la technologie. Tout en développant la technologie il faudra ainsi veiller à élever en même temps le niveau de vie et d’instruction de la masse ouvrière. Il faut absolument inciter la société à être plus productive, et la coopération économique qui en résultera jouera un rôle primordial dans l’éradication de la pauvreté de l’analphabétisme, des inégalités sociales et autres problèmes socio-économiques qui sévissent dans les pays musulmans. Ce partenariat ne peut voir le jour qu’à travers l’instauration de zones franches, d’unions douanières et de zones économiques communes. La plupart des pays islamiques jouissent d’atouts géostratégiques et de ressources naturelles intéressantes (hydrocarbures et gaz naturel), mais ils les mettent mal en valeur. Dans le monde islamique, 86% de la population vit avec moins de 2000 $ par an, 76% avec 1000 $ et 67% avec moins de 500. Quand on voit les ressources du monde islamique17, c’est un vrai paradoxe: une bonne moitié du pétrole utilisé en occident provient du monde islamique, qui produit également 40% de la production agricole mondiale.18 De nombreux experts en économie et géostratégie reconnaissent que l’économie mondiale dépend des exportations du monde islamique en matière de pétrole et de gaz, notamment ceux du golfe Persique.19
Le Golfe persique détient en effet deux tiers des réserves pétrolières actuellement connues. Selon certaines études, l’Arabie Saoudite possède à elle seule 25.4% des réserves mondiales de pétrole soit 262 milliards de barils, l’Iraq 11%, les Emirats arabes unis 9.6%, le Koweït 9.2%, l’Iran 8.6% tandis que les autres membres de l’OPEC se partagent 13%. Le pourcentage restant se répartit entre les autres pays du monde.20 Une recherché effectuée à la demande du département de l’énergie américain montrent qu’entre 2000 et 2020, les exportations de pétrole de cette région augmenteront de 125%.21 Cela signifie que le monde dépendra pour la majeure partie de ses besoins énergétiques des exportations du Golfe. De plus, le Moyen-Orient concentre 40% des réserves mondiales de gaz, 35% se trouvent dans la région du Golfe.22 L’Algérie, la Libye et les autres pays d’Afrique du Nord se partagent 3.7% des réserve mondiales.
Le Caucase et l’Asie Centrale sont eux aussi riches en pétrole, gaz naturel et autres ressources. Par exemple, le Kazakhstan possède entre 10 et 17.6 milliards de barils de réserves pétrolières prouvées tandis que ses réserves de gaz naturel sont évaluées entre 53 et 83 trillions de pieds cubes. Le Turkménistan a entre 98 et 155 trillions de pieds cubes de réserves de gaz naturel, ce qui en fait le 4ème plus grand producteur au niveau mondial.23 D’autres pays musulmans possèdent eux aussi des ressources minérales importantes. Ainsi, l’Ouzbékistan et le Kirghizstan font partie des principaux producteurs d’or. La Turquie détient l’une des plus riches réserves de bore, dont on n’a découvert l’importance que récemment et le Tadjikistan est le premier producteur d’aluminium au monde.
Ces atouts deviendront encore plus intéressants au 21ème siècle, que l’on a d’ores et déjà baptisé le siècle de l’énergie. L’énergie est un élément clé de la société moderne du fait de son utilisation dans le domaine militaire, dans l’industrie, l’urbanisation et les transports. Etant donné que cette activité économique et industrielle dépend essentiellement de l’énergie, chaque pays fera son possible pour s’en assurer le contrôle. Le monde musulman ne fait pas actuellement un usage efficace de ses ressources, car plusieurs de ses membres sont privés des infrastructures et de la technologie nécessaires pour augmenter leur niveau de production et utiliser ces ressources naturelles pour développer leurs industries. De ce fait, les ressources sont simplement exportées et ne contribuent pas plus activement au développement de l’économie nationale. Pire, certains pays n’ont pas les moyens nécessaires pour explorer leur sous-sol et en extraire les richesses. Les recherches menées par les compagnies étrangères révèlent que d’autres pays musulmans possèdent des réserves de pétrole et de gaz, mais sont dans l’incapacité d’en tirer profit.
Certes, la mauvaise exploitation des ressources naturelles n’est pas le seul problème économique du monde islamique. Cependant, la résolution de ce problème peut apporter un début de solution à d’autres problèmes. Les économies respectives des pays musulmans présentent des différences structurelles et fonctionnelles. Certaines dépendent de ressources minérales, comme c’est le cas des membres de l’OPEC, tandis que d’autres dépendent de l’agriculture. Ces différences se retrouvent dans une certaine mesure dans leurs structures sociales, comme le montre la répartition très contrastée des populations rurales et urbaines selon les pays. En développant des relations complémentaires et en s’entraidant dans leurs domaines de compétence respectifs, on peut transformer ces différences en source de richesse. Tout cela deviendra possible avec l’Union islamique.
Les joint-ventures et les projets de partenariat seront une étape importante pour aller dans la bonne direction, car ils permettront aux différents pays de profiter de leurs expériences mutuelles et les revenus des projets d’investissements profiteront à tous les pays participants. Un tel soutien financier mutuel est compatible avec la morale islamique, car aider les nécessiteux et cultiver un sens de responsabilité sociale sont des caractéristiques que les musulmans se doivent d’acquérir. Plusieurs versets dans le Coran rappellent aux musulmans qu’il faut prendre soin des personnes pauvres et nécessiteux.
La cohésion interne de la société doit être étendue aux relations internationales. Comme une coopération internationale, dans le cadre d’un partenariat ne peut être unilatérale, le nombre d’emploi et les revenus augmenteront dans les deux pays partenaires. Par exemple, un pays produira du pétrole et l’autre le raffinera, les pays dépendant de l’importation pour leurs besoins agro-alimentaires se ravitailleront auprès de ceux dont l’agriculture est plus développée. Un pays islamique en manque de main-d’œuvre pourrait satisfaire son besoin en faisant  recours  à  un autre pays islamique, tandis que les pays riches pourront investir dans un pays disposant d’une main-d’œuvre importante, mais qui n’a pas assez d’offres d’emploi pour son peuple ; et c’est la chose qui profitera aux deux parties en question. Le partage des savoir-faire et expériences favorisera la prospérité, et tous les musulmans profiteront ainsi des développements technologiques.
Les joint-ventures, qui réuniront dans un même ensemble les opportunités et moyens du monde musulman, permettront aux musulmans de fabriquer des produits de haute technologie. Le marché commun islamique favorisera la commercialisation de ces produits dans d’autres pays musulmans sans les obstacles des douanes ou des quotas. Le marché se développera, les échanges commerciaux et exportations de tous les pays musulmans augmenteront, l’industrialisation s’accélèrera et le développement économique conduira au progrès technologique. Quand tout ceci sera fait, les pays musulmans agiront comme un consortium à l’encontre des autres groupes d’investissements et deviendront un acteur majeur de l’économie globale.
Le niveau de vie et de richesse des pays musulmans augmentera et les inégalités actuelles disparaîtront. Des accords de libre échange existent déjà entre certains pays du Golfe, du Pacifique et de l’Afrique du Nord. Certains accords signés par la Turquie sont déjà opérationnels dans le monde islamique. La coopération bilatérale existe dans certaines régions, cependant il faut élargir leur cible. Une telle coopération garantira les droits et intérêts de tous les pays musulmans et favorisera leur développement à tous, et le résultat obtenu sera bien plus positif que s’ils ne coopèrent pas ensemble.
Tout cela ne peut être réalisé que sous la direction et la coordination d’une autorité centrale. Sa création ne sera possible que si les pays musulmans adoptent les valeurs du Coran et de la Sunnah de notre Prophète (pbsl), ou si en d’autres termes, ils adoptent la culture islamique. L’Union islamique doit guider cette renaissance culturelle ainsi que la coopération économique et politique qui en résultera.
La coopération mutuelle entre les musulmans, qui fait partie du modèle islamique, doit être approuvée et adoptée par tous les musulmans car Allah commande aux hommes de se prémunir contre la cupidité, de veiller sur les nécessiteux et de s’entraider. En vérité, les déshérités ont droit à une part de la richesse des croyants. (Sourate az-Zariyat, 19) Ainsi le dit Allah :
Et que les détenteurs de richesse et d’aisance parmi vous, ne jurent pas de ne plus faire des dons aux proches, aux pauvres, et à ceux qui émigrent dans le sentier d’Allah. Qu’ils pardonnent et absolvent. N’aimez-vous pas qu’Allah vous pardonne? et Allah est pardonneur et miséricordieux (Sourate an-Nur, 22)
Que celui qui est aisé dépense de sa fortune; et que celui dont les biens sont restreints dépense selon ce qu’Allah lui a accordé. Allah n’impose à personne que selon ce qu’Il lui a donné, et Allah fera succéder l’aisance à la gêne. (Sourate at-Talaq, 7)
Notre Seigneur révèle que les croyants sont les gardiens les uns des autres. (Sourate at-Tawbah, 71) Le mot “gardien”signifie à la fois ami, auxiliaire, maître, et protecteur. Il exprime aussi l’importance de la coopération et de la solidarité entre les pays musulmans. La coopération qui naîtra de cette conscience fraternelle entre les pays musulmans apportera richesse et prospérité aux musulmans et éradiquera la pauvreté, qui est un problème important du monde islamique. Les sociétés qui obéissent aux valeurs du Coran ne souffriront pas de la famine, du dénuement et de la pauvreté. Les musulmans développeront leurs pays en suivant des politiques rationnelles et à long terme, en établissant de bonnes relations avec les autres pays et peuples, en valorisant le commerce et le développement et en tirant profit des expériences des autres cultures. Cela s’est passé ainsi autrefois, et si Allah le veut, ce sera à nouveau le cas avec l’Union islamique.

Assurer la paix et la sécurité

L’instabilité d’une région n’affecte pas que celle-ci, elle a un impact négatif sur l’ensemble du monde. Le monde islamique se trouve dans cette situation.
Aussi, les pays musulmans ne devraient pas être considérés comme des entités indépendantes et séparées. Les tensions du Moyen-Orient sont ressenties jusqu’en Afrique du Nord. Les événements de la région caspienne affectent l’avenir du Moyen Orient. Ce qui se passe dans le Golfe persique a un impact direct sur l’Asie du Sud-est, ce qui signifie que des conflits, troubles et tensions apparemment confinés au plan régional perturbent en réalité l’ensemble du monde musulman. Bien sur, cela vaut aussi pour la paix. Par exemple, la résolution de conflits aussi anciens et durables que le conflit israélo-palestinien aurait un effet positif sur l’ensemble du monde islamique.
Pendant le 20ème siècle, une majeure partie du monde islamique s’est enlisée dans un état de guerre, conflit et instabilité permanent. Le gaspillage des ressources qui en a résulté a causé la stagnation du développement économique, la chute du niveau de vie, et surtout coûté la vie à des millions de musulmans.
Aujourd’hui encore, les conflits entre musulmans sont une grande source d’instabilité et d’insatisfaction. L’un des avantages significatifs de l’Union islamique résidera dans sa faculté à assurer la paix et la sécurité dans le Moyen-Orient.
L’Union islamique doit résoudre les conflits entre les musulmans, mais aussi ceux qui les opposent aux non-musulmans par des moyens pacifiques.
Par exemple, la signature d’un traité de paix entre les Israéliens et les Palestiniens aurait pour le monde islamique les avantages suivants :
• La paix permettrait à chaque pays de réduire les dépenses militaires et d’investir ces fonds dans la création de richesses. Comme tous les pays musulmans seraient membres d’une organisation de défense commune, ils pourraient s’assurer une meilleure défense et une plus grande sécurité avec un budget plus modeste. Les investissements actuellement consacrés à l’industrie et à la technologie militaires pourraient nourrir le développement éducatif, scientifique et culturel. Examinons les chiffres suivants: les dépenses militaires des pays du Moyen-Orient en 1991, quand la Guerre du Golfe a éclaté se sont élevées à 70.7 milliards de dollars. Elles sont redescendues à 52.2 milliards les années suivantes. mais elles ont bientôt recommencé à augmenter. Elles atteignaient 61 milliards en 2000 et 72 en 2001.
• L’instabilité et les conflits du monde islamique ont poussé de nombreux docteurs, ingénieurs, universitaires, scientifiques et penseurs de la région à émigrer vers l’occident où ils poursuivent leur travail, étant donné qu’ils ne se sentent pas en sécurité dans leurs pays d’origine. Une étude montre que cette émigration a coûté au monde islamique 200 milliards de dollars. En fait 450.000 de ces migrants sont des diplômés d’université.24 Le retour de la paix éliminera les tensions internes et mettra un terme à cette migration. De ce fait, le travail et les compétences de ces personnes instruites profiteront en premier lieu aux musulmans.
• La paix permettra aussi aux pays musulmans de partager les connaissances et compétences qu’ils ont acquises, de combiner leurs forces dans chaque domaine et de s’entraider pour résoudre leurs problèmes. Ils deviendront ainsi plus efficaces dans leur propre cheminement vers le développement.
• Le développement économique prendra de l’ampleur. Aujourd’hui il y a beaucoup de conflits entre les pays musulmans, impliquant en particulier des questions de frontières, qui ne font qu’aggraver les problèmes économiques. Par exemple, la source des difficultés rencontrées au niveau du transport et de l’exportation des marchandises réside dans l’insécurité qui règne sur les routes. Cela vaut aussi pour l’eau qui est un enjeu majeur au Moyen-Orient. De tels conflits pourraient être résolus si les pays musulmans acceptaient de coopérer et de résoudre leurs litiges pacifiquement.
• Les différences culturelles et ethniques deviendront un facteur de richesse dans un environnement de paix caractérisé par la tolérance et le dialogue. Les gens seront plus ouverts d’esprit et plus efficaces, et un tel brassage culturel permettra la naissance d’une nouvelle civilisation.
• La paix renforcera aussi les musulmans vivant en dehors du monde islamique traditionnel. L’Islam est l’une des religions qui progresse le plus vite dans les pays non-musulmans. Si ces groupes d’origines ethniques diverses s’unissent, ils accélèreront l’expansion de l’Islam et imposeront une image plus forte de leur culture dans leurs sociétés. L’efficacité des efforts individuels fournis par des communautés musulmanes isolées n’est pas comparable à celle qui résulterait des efforts d’une alliance plus large. Les musulmans préserveront certes leur identité nationale, cependant ils auront plus de force s’ils agissent comme un seul corps, guidés par une conscience et une morale typiquement islamiques.
• Le monde islamique, une fois pacifié, deviendra dès lors un modèle pour le reste du monde, car les conflits qui existent ailleurs seront réglés en s’inspirant de son exemple. Les musulmans seront des exemples à suivre pour tous ceux qui cherchent la paix et la sécurité, quand les valeurs coraniques seront mises en application. De plus, ils prouveront que l’Islam est une religion de paix et de tolérance. Le fait que la paix règne dans le monde islamique pourrait favoriser la conversion de beaucoup de gens à la morale de l’Islam.
Reconstruire une civilisation prestigieuse
Avec l’établissement de l’Union islamique, la paix et la sécurité règneront, les problèmes économiques seront résolus et l’on assistera à un progrès culturel massif, car les budgets alloués à l’éducation, à la science, et à la culture seront plus importants. Dès lors, les musulmans pourront bâtir une nouvelle civilisation qui servira de modèle au monde entier. En appliquant le principe d’union et de solidarité recommandé dans le Coran, on permettra à ces valeurs d’avoir un impact direct sur la vie quotidienne de chaque musulman, sur l’ art, la décoration, la mode, la médecine, la science, et la technologie. L’amitié et la fraternité se développeront, la paix et l’ordre régiront la vie sociale, les gens auront plus de temps pour réfléchir et s’adonner à la recherche, et ils développeront ainsi leur liberté de pensée et leur ouverture d’esprit. Dans un environnement libéré du chaos, du dénuement et des tensions les nouvelles idées prennent facilement forme, de nouveaux produits apparaissent, on invente des choses utiles, bref il y a un progrès permanent. L’Union islamique saura créer un tel environnement dans tout le monde islamique.
Dans la première partie du livre, nous avons examiné l’histoire de la civilisation islamique. Cette civilisation indique dans quel environnement les futures générations de musulmans vivront. L’histoire montre en effet que les musulmans qui appliquaient les valeurs du Coran ont bâti une civilisation qui a perduré pendant des siècles. Dans le Coran, Allah commande aux gens de réfléchir, d’observer et d’être attentifs aux détails les plus subtils. On demande aux musulmans de méditer sur les êtres qui les entourent, de réfléchir sur le monde ordonné dans lequel ils vivent et d’essayer de comprendre la sagesse qui sous-tend cet ensemble. Notre Seigneur dit:
N’ont-ils donc pas observé le ciel au-dessus d’eux, comment Nous l’avons bâti et embelli ; et comment il est sans fissures? Et la terre, Nous l’avons étendue et Nous y avons enfoncé fermement des montagnes et y avons fait pousser toutes sortes de magnifiques couples de [végétaux], à titre d’appel à la clairvoyance et un rappel pour tout serviteur repentant. Et Nous avons fait descendre du ciel une eau bénie, avec laquelle Nous avons fait pousser des jardins et le grain qu’on moissonne, ainsi que les hauts palmiers aux régimes superposés. (Sourate Qaf, 6-10)
Ceux qui vivent conformément aux valeurs du Coran, qui contemplent les choses sans se laisser obnubiler par les pensées dogmatiques, les fausses croyances ou les préjugés, méditent sur tout ce qu’ils voient en adoptant toutes les perspectives. Cela leur permet d’être en avance sur leur temps et d’inventer des choses utiles pour l’humanité, des systèmes qui facilitent la vie et augmentent le bien-être de tous. L’Union islamique ouvrira un nouveau chapitre de l’histoire de la science et de la technologie dans le monde islamique, et fort de cette vision, les musulmans créeront une civilisation qui sera productive dans le domaine de la science.
L’art est un domaine où la subtilité et la conscience très fine et profonde que les musulmans ont des choses se manifestent pleinement. En effet, au cœur de l’art, il y a la capacité à réfléchir, à relever la subtilité des choses, à prendre plaisir à ce que l’on voit et à transmettre ce plaisir à autrui. La conscience artistique d’un homme qui croit aux valeurs du Coran et les applique est de haute qualité, car les musulmans considèrent l’art comme une manifestation divine de la beauté et les œuvres d’art comme des objets qui reflètent la puissance et la grandeur divine telle qu’elles s’expriment dans la création. Dans le monde islamique, les artistes s’inspirent de la beauté de la création divine et produisent ainsi des œuvres qui sont à la fois inspirés par les valeurs du Coran et par leur talent à la profondeur inégalée. Avec la formation de l’Union islamique, on produira bien plus d’œuvres encore, qui reflèteront le sens esthétique des musulmans, les villes seront plus belles, on bâtira des édifices spectaculaires et la qualité de vie augmentera considérablement.
Les pays musulmans seront connus pour leur propreté, leur ordre, leurs œuvres d’art, leurs réalisations culturelles et avancées technologiques. Leurs habitants profiteront des moyens et du confort apportés par la technologie, car la prospérité, la richesse et la beauté domineront chaque aspect de la vie. Les musulmans rencontreront la beauté partout parce que leurs maisons, leurs jardins, la décoration de leurs foyers, leur habillement, leur musique, leurs loisirs, leurs théâtres, leurs cinémas, leurs peintures et leurs conversations reflèteront leur beauté intérieure.
Pour que tout ceci se mette en place, cependant, il faut qu’un grand réveil se produise. Les traditions, structures sociales et mentalités caduques qui entravent l’avancée des musulmans doivent disparaître et être remplacées par une vision et une morale basée sur le Coran. Ainsi l’union sera rationnelle, déterminée, vivante et ouverte d’esprit, comme c’était le cas avec les premières générations de musulmans. L’Islam ne nous demande pas de nous retirer du monde mais plutôt d’en connaître la vraie nature et de montrer aux gens la voie à suivre. Les musulmans ont le droit de jouir des bienfaits de ce monde. Ceux qui croient sincèrement et vivent selon les commandements divins font l’expérience de toutes les belles choses que Allah a révélées dans le Coran, et le fait de mener une vie agréable sur terre en fait partie:
Tout ce que vous possédez s’épuisera, tandis que ce qui est auprès d’Allah durera. Et Nous récompenserons ceux qui ont été constants en fonction du meilleur de ce qu’ils faisaient. Quiconque, mâle ou femelle, fait une bonne œuvre tout en étant croyant, Nous lui ferons vivre une bonne vie. Et Nous les récompenserons, certes, en fonction des meilleures de leurs actions. (Sourate an-Nahl, 96-97)
Inviter les autres hommes à adopter la morale islamique
“Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable, et interdit le blâmable. Car ce seront eux qui réussiront.”(Sourate al-Imran, 104) Un des principaux devoirs des musulmans est de recommander le bien, empêcher le mal et inviter les gens à suivre la morale islamique. Cependant, le chaos qui règne actuellement dans le monde islamique empêche les musulmans de remplir ce devoir, bien que beaucoup de non-musulmans s’intéressent de plus en plus à l’Islam et aux valeurs coraniques. L’existence et l’unicité de Allah, qui sont les croyances fondamentales de l’Islam, la vie de notre Prophète (pbsl), les commandements coraniques et la façon dont devrait s’organiser la société islamique, autant de sujets qui sont désormais régulièrement débattus en occident. Comme les gens qui s’y intéressent s’adressent naturellement aux musulmans pour trouver des réponses, ceux-ci se doivent de représenter l’Islam de la meilleure façon. En occident, cela signifie recourir à des productions audio-visuelles de qualité professionnelle, à des conférences, meetings et publications. Mais surtout, ils doivent au niveau individuel jouer un rôle de modèle auprès des gens avec qui ils sont en contact.
L’Union islamique est également nécessaire pour résoudre plusieurs problèmes causés par l’éloignement des hommes vis-à-vis de la morale religieuse. Les milieux opposés à la morale religieuse s’efforcent de faire triompher l’irréligion et coordonnent  souvent leurs actions pour agir l’unisson. Bien que cette alliance soit fondée sur des intérêts personnels, leur action conjointe leur permet d’atteindre leurs cibles plus facilement. Même si tout système de pensée qui combat la morale religieuse est condamné à l’échec, les musulmans doivent néanmoins s’opposer dans le cadre d’une grande bataille idéologique. C’est pourquoi l’une des priorités des musulmans doit être de laisser de coté leurs différences internes pour diffuser les valeurs du Coran et inviter les gens à suivre le chemin d’Allah. Notre Seigneur révèle la responsabilité des croyants sur ce sujet dans le verset suivant :
Et ceux qui n’ont pas cru sont alliés les uns des autres. Si vous n’agissez pas ainsi [en rompant les liens avec les infidèles], il y aura discorde sur terre et grand désordre. (Sourate al-Anfal, 73)
La formation de l’Union islamique accélèrera les efforts entrepris pour diffuser la morale du Coran. Comme dans d’autres domaines, ces efforts conjoints seront hautement récompensés et la connaissance de la vérité parviendra aux hommes bien plus vite et d’une bien meilleure façon. Actuellement les musulmans font des efforts tant individuels que collectifs pour expliquer et diffuser l’Islam. Cependant l’Union islamique les rendra plus efficaces et plus systématiques. Mieux, ceux qui prétendent représenter l’Islam, mais font montre d’agressivité et de cruauté, attitudes contraires à l’Islam, seront neutralisés. On définira ce qu’est le vrai Islam et les stéréotypes pernicieux créés par certains seront détruits.
17. Demetrios Yiokaris, Islamic Leage Study Guide-1997, United Nations : Study Guides, Disponible sur : www.vaxxine.com/cowac/islmclg1.htm
18. “Islamic Countries have the resources to match the west, scientist”, Arabic News.com, 28 mai 2000. Disponible sur : www.arabicnews.com/ansub/ Daily/Day/000628/2000062848.html
19. Anthony H. Cordesman et Arleigh A. Burke, “The Gulf and Transition : Executive Summary and Major Policy Recommendations”, 30 octobre 2000
20. Anthony H. Cordesman et Arleigh A. Burke, “The US Military and the Evolving Challenges in the Middle East”, 9 mars 2002, 3
21. Ibid.
22. Ibid., 4
23. Jim Nichol, “Central Asia’s New States: Political Developments and Implications for U.S. Interests”, CRS (Congressional Research Service) Issue Brief for Congress, 13 juin 2003. Disponible sur : www.ncseonline.org/NLE/CRS/abstract.cfm?NLEid=16833
24. “$200 billion, Arab loses of brain-drain”, Arabic News.com, 27 février 2001. Disponible sur : www.arabicnews.com/ansub/Daily/day/010227/2001022720.html

LES ETATS-UNIS. LE MOYEN-ORIENT ET L´UNION ISLAMIQUE


Les attaques du 11 septembre contre le World Trade Center et le Pentagone ont marqué un tournant et le début d’un nouvel ordre mondial. Certains experts prédisaient que cette attaque entraînerait une nouvelle spirale de conflits et violence, tandis qu’une majorité de voix s’élevaient pour appeler l’Amérique à adopter une réponse juste et mesurée.
Au lendemain des attentats, l’Amérique a déclenché une offensive à grande échelle contre le terrorisme. La plupart des pays et organisations internationales ont approuvé cet effort qui consistait à lancer une opération militaire contre le terrorisme et tous les organes qui le soutenaient. A présent, malgré quelques succès partiels, cette guerre n’a pas atteint ses objectifs ni abouti à une victoire décisive.
L’une des principales raisons qui expliquent ces échecs est que la stratégie américaine s’appuie essentiellement sur des opérations militaires, à l’exclusion de toute mesure éducative et culturelle. Des actions militaires, comme le fait d’anéantir les régimes qui soutiennent le terrorisme ne suffisent pas venir à bout de ce dernier car le terrorisme est un problème socio psychologique et idéologique. Une telle stratégie n’aboutit qu’à des tragédies dans lesquelles de nombreux innocents meurent. Elle favorise aussi le radicalisme, lequel va contribuer à renforcer le terrorisme. Seule une guerre intellectuelle peut s’opposer efficacement à la propagande du terrorisme et l’éradiquer. On ne devrait recourir aux opérations militaires que si nécessaire.
C’est pourquoi la guerre contre le terrorisme doit être conduite dans le respect des règles du droit international et en utilisant des méthodes pacifiques, mais efficaces. Toute action qui bafoue la loi et les droits de l’homme, surtout si elle cause la mort de civils, jette une ombre sur cette guerre, même si au départ elle était légitime. Il faut que les autorités américaines gardent ceci à l’esprit quand elles déterminent leur stratégie, car c’est la psychologie et l’idéologie du terrorisme qui doivent être détruites. Le prétendu “terrorisme islamique” que l’on soupçonne d’être responsable des attentats du 11 septembre, nourrit des groupes radicaux qui ont une fausse interprétation du Coran. La morale authentique de l’Islam doit remplacer ces compréhensions erronées de la religion, on doit enseigner aux gens cette morale fondée sur le Coran et non des conceptions fausses qui conduisent au terrorisme.
Les efforts de l’Amérique pour résoudre le problème de l’extérieur ne peuvent donc porter leurs fruits. Puisque le problème résulte d’une conception erronée de la morale islamique, la solution doit venir du monde islamique. Les musulmans doivent substituer à ces fausses idées une compréhension correcte des principes islamiques et empêcher ceux qui ont une mauvaise compréhension de l’Islam d’agir en donnant libre cours à leur rage. Ainsi, la politique américaine devrait encourager l’émergence d’une solution venue du monde islamique. Comme nous l’avons dit tout au long du livre, la création de l’Union islamique est la seule solution réaliste au problème.
Il est dans l’intérêt de l’Amérique d’adopter cette approche, sans compter que c’est aussi dans l’intérêt du monde islamique et du monde en général. Ceux qui pensent autrement devraient y réfléchir à deux fois, car ils risquent de plonger le monde dans un bain de sang. Les autorités américaines doivent aussi veiller à ne pas se laisser distraire par de telles représentations qui les amènent à considérer l’Islam comme une religion et une civilisation ennemie. Les gens qui sont à l’origine de ces faussetés sont des stratèges et des idéologues qui désirent voir une guerre sanglante éclater entre l’occident et le monde islamique. Ils font de leur mieux pour présenter les politiques anti-terroristes américaines comme une guerre déclarée à l’Islam. Les déclarations du gouvernement américain, qui rejettent avec bon sens l’idée d’une guerre entre l’occident et l’Islam ont eu des effets positifs ; cependant il faut que la scène internationale perçoive leur efficience sur les politiques américaines menées en pratique.
Comment l’Amérique peut-elle contribuer à faire régner la paix dans le monde?
Au lendemain du 11 septembre, l’administration Bush a annoncé une nouvelle politique concernant la sécurité nationale et les relations extérieures. Une semaine après les attentats, le Président Bush a révélé les grandes lignes de cette stratégie dans son discours à la nation. Connue sous le nom de “Doctrine Bush”, elle proclamait que l’Amérique allait s’engager dans des frappes préventives afin de se défendre. Bien que de telles attaques puissent se justifier parfois, elles annonçaient le début d’une nouvelle ère. Cette stratégie était tributaire de l’état d’esprit qui régnait au lendemain des attaques et des sentiments patriotiques du Président Bush. Certains cercles, ceux des “faucons”, ont très vite suggéré que cette politique devait cibler particulièrement le Moyen-Orient et que le pays devait se préparer à une guerre qui pourrait durer 20 ans dans la région. D’autres groupes, moins provocateurs, ont souligné les défauts inhérents à cette approche et déclaré qu’on risquait d’assister à une escalade. Afin d’en examiner les risques potentiels, il est nécessaire de clarifier la signification de l’expression “frappe préventive”.
L’Amérique, en tant qu’elle est la seule superpuissance mondiale, défend naturellement ses intérêts politiques et stratégiques dans différentes régions du monde. De plus, les interventions militaires américaines ont parfois des résultats positifs. Par exemple, dans les années 1990s, l’intervention diplomatique et militaire concernant la Serbie, qui avait attaqué la Bosnie-Herzégovine puis le Kosovo, a fortement contribué à stopper l’agression serbe. La question importante ici est de savoir si de telles politiques sont compatibles avec le droit international, si elles sont justes et conciliantes, conformes aux droits de l’homme et si elles protègent en toute équité les droits de chaque groupe.
Dans les relations internationales, les mesures défensives préventives prises par des pays isolément sont généralement accueillies avec une certaine tolérance. Bien sur, chaque pays veut défendre son existence et son avenir et développe par conséquent des stratégies adéquates. Cependant, cette approche défensive ne doit pas justifier l’ingérence dans les affaires d’un autre pays. La stratégie la plus sûre et la plus efficace à adopter consiste à préserver la paix et le bonheur. Les stratégies pacifiques en effet mènent les gens vers la prospérité et la sécurité, toute tentative visant à mettre en péril la paix et l’ordre s’avère très dangereuse.
Au sein des autorités américaines, ceux qui défendent les frappes préventives proposent une stratégie très risquée qui outrepasse les droits légitimes de tout pays à l’autodéfense. Selon cette vision erronée qui prépare le terrain pour toutes sortes d’attaques, le fait de dire qu’un tel pays ou un autre constitue une menace future est une excuse parfaitement acceptable. Cependant recourir exclusivement à des solutions militaires pour résoudre des conflits est généralement peu concluant, ainsi que l’histoire l’a maintes et maintes fois montré.
Selon cette logique pervertie, les relations internationales ne sont pas régies par le droit mais par le pouvoir. Ces individus voudraient que l’Amérique fasse montre de sa puissance et montrent clairement à ses adversaires qu’elle devient de plus en plus forte. Les faucons de l’administration Bush croient que l’Amérique ne peut maintenir sa supériorité sur le plan militaire que par la guerre et qu’elle doit donc toujours être la première à frapper. Toutefois, tous les membres de l’administration Bush ne partagent pas cette vision. De temps à autre, les faucons s’imposent dans la politique américaine, mais de nombreux bureaucrates et conseillers se prononcent en faveur d’une politique mesurée et pacifique.
Tous les pays, et les Etats-Unis en particulier, doivent œuvrer pour la paix et la préserver à tout prix. Les cercles qui défendent “la loi du plus fort” ou pensent que l’usage de la force résout les problèmes proportionnellement à l’usage qui en est fait, conduisent de fait leur pays à une impasse. L’un des risques attachés à cette attitude est l’escalade du terrorisme. De nombreux experts en stratégie soulignent que l’Amérique a commencé à perdre de sa puissance tant sur le plan économique que politique. La puissance militaire américaine a certes ses avantages, mais la menace permanente de la guerre ainsi que l’état d’alerte constante maintenu par les faucons risque de porter un coup sérieux à l’économie.
Par ailleurs, si les Etats-Unis sont toujours en guerre avec un autre pays dans le monde, les gens ne vont plus les considérer comme les champions des droits de l’homme, de la démocratie et de la liberté. Du fait de leurs choix politiques inspirés par les faucons, ils seront plutôt craints que respectés par la communauté internationale. Même s’ils atteignent certains de leurs objectifs militaires, ils devront en assumer les conséquences sur le plan économique et flétriront leur image sur la scène internationale. Cela restreindra alors la portée de leur succès. En vérité, le gouvernement américain ne veut pas se trouver dans cette situation, aussi doit-il se montrer prudent et mesuré quand il prend en compte l’opinion subversive des faucons et s’efforcer de suivre des politiques rationnelles.
De plus, ces cercles devraient s’interroger sur l’exemple qu’ils donnent aux autres pays et évaluer les conséquences qui s’ensuivraient s’ils décidaient de défendre leurs intérêts de la même façon. Il est facile d’imaginer dans quel chaos le monde serait plongé si des pays détenteurs de l’arme nucléaire comme la Russie, la Chine, l’Inde, ou Israël adoptaient cette stratégie des frappes préventives. La simple possibilité qu’un tel scénario se mette en place représente déjà une grande menace.
Il est clair que les Etats-Unis ont le droit de protéger ses intérêts nationaux et de se défendre contre des menaces potentielles. La communauté internationale respecte une telle volonté, surtout depuis la tragédie du 11 septembre. Ce droit, cependant, peut profiter aux Etats-Unis et au reste du monde s’il est appliqué conformément aux lois internationales. Les principaux mécanismes capables d’empêcher cette stratégie de s’abaisser au niveau d’une guerre personnelle sont le droit international et le consensus de la communauté internationale obtenu dans ce cadre. Si ces mécanismes sont ignorés, les défenseurs de cette stratégie conduiront l’Amérique vers une crise et représenteront une menace pour la paix mondiale.
L’Amérique doit reconsidérer sa position à la lumière des enjeux cités plus haut. La voie qui mène à la paix et à la stabilité dans le monde ne peut être celle de l’agression et de la violence, mais celle du bon sens, de l’équité et de la prudence. La colonne vertébrale de la guerre contre le terrorisme doit consister à soutenir les actions culturelles. Pour vaincre toute idéologie qui considère la violence comme une solution, les relations humaines comme une source de profit personnel, et l’agression comme une méthode légitime, il faut s’attaquer aux conditions qui donnent naissance au terrorisme. Une large adhésion à la morale religieuse, qui prône la tolérance, la conscience, l’amour et la compassion à la différence des idéologies anti-religieuses qui appellent au mal, apportera des remèdes durables contre le terrorisme et à bien d’autres fléaux sociaux.
On peut ainsi mettre en place des programmes culturels adéquats par la coopération des Américains avec des ONG qui travaillent actuellement sur de tels dossiers. Ceci constitue un signe encourageant, sans nul doute, mais pour obtenir des solutions durables, il faut plus d’implication étatique et un élargissement des objectifs visés par ces efforts.
De plus, le gouvernement américain ne doit pas oublier que les principes centraux du Christianisme s’opposent à la guerre et à la haine. Allah interdit aux hommes de semer le chaos ou de mettre en danger la paix et la sécurité. Si l’Amérique respecte les croyances religieuses, elle doit alors devenir un modèle pour tous en apportant paix et sécurité, non en propageant la peur et l’appréhension. Les membres de l’administration Bush qui se sentent obligés de faire état de leur appartenance au Christianisme ne doivent pas oublier que Jésus leur ordonne d’être des ambassadeurs de paix: “Heureux les faiseurs de paix.” (Mathieu, 5 : 9)
Les dignitaires religieux américains ont interpellé l’administration Bush sur cette question. Dans une lettre signée par 50 personnalités et adressée au Président Bush dans les jours qui ont précédé l’invasion de l’Iraq, le Conseil National des Eglises (National Council of Churches ‘NCC’) a émis un message important:
Nous écrivons cette lettre parce que nous craignons que ces mêmes dons si précieux d’Allah souffrent des actions que notre pays envisage de lancer.
Nous, chefs des églises américaines et d’organisations reliées à celles-ci, sommes alarmés par les propos que vous-même et d’autres membres de l’administration avez tenus au sujet d’une action militaire préventive contre l’Iraq motivée par la volonté de détruire le régime de Saddam Hussein. Conscients que M. Hussein constitue une menace pour ses voisins et son propre peuple, nous pensons néanmoins qu’il est injuste et préjudiciable aux intérêts des Etats-Unis d’entreprendre une telle action.
Nous nous opposons pour des raisons morales à l’idée que les Etats-Unis se lance dans une action militaire contre l’Iraq… Une action militaire contre le gouvernement de Saddam Hussein pourrait avoir pour conséquence qu’un grand nombre de civils soient tués ou blessés et accroître encore les souffrances de milliers d’innocents.
… En tant que dignitaires religieux chrétiens responsables de millions de citoyens américains, nous attendons de notre gouvernement qu’il reflète les valeurs et la moralité qui nous sont chères: chercher la paix et non la guerre, travailler avec la communauté des nations, ne pas abattre des gouvernements par la force ; respecter le droit et les traités internationaux tout en attachant le plus grand prix à la vie humaine.25

Les ravages causés par la guerre

La guerre est un fléau qui amène toujours douleurs et larmes aux deux parties belligérantes et cause de terribles pertes. La morale religieuse demande aux hommes de résoudre leurs litiges pacifiquement en encourageant la réconciliation. Ceux qui vivent selon les préceptes de cette morale s’abstiennent de développer des sentiments nuisibles comme la haine, l’esprit de vengeance et la colère. Ils adoptent plutôt une position caractérisée par la tolérance et la miséricorde. Quand les hommes s’éloignent de la morale religieuse, ils favorisent la création d’un environnement propice aux conflits. Ainsi, les deux guerres mondiales ont été suscitées par des idéologies anti-religieuses. La Première Guerre Mondiale a étendu ses ravages de l’Europe au Moyen-Orient et tué plus de 10 millions d’hommes, tandis que la Seconde Guerre Mondiale, qui, comme la première, n’avait aucune justification valable, a fini dans un horrible bain de sang qui a coûté la vie à 55 millions d’êtres humains. Les survivants ont été les témoins de spectacles d’une cruauté rarement égalée, des millions d’innocents ont péri dans les camps de concentration.
Il est triste de constater que ces deux guerres et les ravages qui en ont résulté n’ont pas suffi à convaincre un grand nombre de gens de l’horrible fléau que représente la guerre. La Seconde Guerre Mondiale n’a pas mis un terme aux guerres et conflits, au contraire, de nouveaux ont éclaté aux quatre coins du globe, les tueries ont continué et les ambitions politiques d’un petit nombre d’individus ont tué de millions de gens, en handicapé encore des millions d’autres, rasé des villes entières et complètement dévasté certains pays. Les guerres ont aussi causé de graves préjudices aux survivants sur le plan psychologique et ruiné le bien-être spirituel de toute une génération. Par leur faute, des personnes se trouvent victimes de crises de panique, ont des tremblements convulsifs ou sont envahies par la peur dès qu’elles entendent le mot “bombe” ou voient un uniforme. Certaines sont restées schizophrènes pendant des années à cause de la terreur qu’elles avaient connue, d’autres n’ont pas su se réadapter à la vie en société.
Ceux qui croient que la guerre peut résoudre les problèmes vouent une foi exclusive aux solutions militaires. Ces individus qui envisagent le déclenchement de nouvelles guerres, notamment au Moyen-Orient, doivent se rappeler des tragédies humaines du passé et abandonner des plans si dangereux. Le coût de l’invasion de l’Iraq révèle un autre aspect de ces affaires.

Réflexions sur les coûts de la guerre en Iraq

De nombreuses études statistiques menées en Amérique sur les coûts de la guerre en Iraq montrent qu’en plus des coûts directs, il y en a d’autres qui méritent d’être pris en considération. Par exemple, l’étude faite par le sénateur Joseph Biden, président du Comité américain des Affaires étrangères estime ce coût à 100 milliards de dollars. Biden a également affirmé qu’il faudrait 50 milliards de plus pour reconstruire l’Iraq, et que le coût total de la guerre serait donc plus proche de 150 milliards. A présent, il semble que l’invasion a été un succès et que l’on a réussi à rester dans le cadre fixé par les estimations. Cependant, cela n’effacera pas les tragédies qui ont marqué le déroulement de la guerre, et cela ne justifie pas qu’on utilise ces ressources pour la guerre au lieu de les mettre au service de la prospérité du peuple américain.
Pour les faucons de l’administration Bush, une facture de 100 milliards de dollars ne représente pas grand-chose. Pourtant c’est trois fois plus que le budget consacré à l’éducation des enfants âgés de 0 à 12 ans, quatre fois plus que le budget national consacré aux relations extérieures ; une telle somme pourrait couvrir les dépenses de santé de tous les jeunes Américains ne possédant pas d’assurance santé pendant 5 ans. Voilà qui donne à réfléchir: cette somme sert à financer une invasion qui coûte la vie à des milliers de gens alors qu’elle pourrait servir à améliorer le niveau de vie de tous les Américains. Par ailleurs, comme ces estimations ont été calculées sur la base de conditions idéales, de nombreux militaires retraités et experts de la défense disent que les coûts vont augmenter si on prend en compte les risques potentiels qui peuvent se manifester après l’invasion. Les guerres menées par l’Amérique dans le passé montre que le coût final de ces conflits dépassaient de loin le montant prévu. Par exemple, le Secrétaire au Trésor du cabinet de Lincoln estimait que le coût de la guerre civile pour le nord s’élèverait à 240 million de dollars, en réalité, il fut 13 fois plus élevé (3.2 milliards). Dans le budget de 1966, 10 milliards de dollars avaient été prévu pour la guerre du Vietnam, dont on pensait qu’elle s’achèverait à la fin de l’été 1967. Mais la guerre dura jusqu’en 1973, et son coût direct se situe entre 110 et 150 milliards de dollars.26 De plus, 47.000 soldats américains sont morts sur le front, 11.000 dans des circonstances diverses, et 303.000 au total ont été blessés. Plus d’1 million de civils vietnamiens ont perdu la vie, 225.000 soldats ont été tués et 570.000 blessés.27
Ces exemples montrent que le coût de la guerre peut devenir une spirale qui échappe à tout contrôle quand les choses ne se passent pas comme prévu. Par conséquent on doit empêcher le déclenchement de nouvelles guerres et invasions car les pertes humaines et financières peuvent augmenter de façon dramatique pour les deux parties. De plus, on ne peut créer un ordre démocratique, pacifique et modéré dans le Moyen-Orient en utilisant la voie de la guerre ainsi que l’administration Bush cherche à le faire. Même si l’on obtient un succès sur le plan militaire, il est quasi impossible de maintenir un ordre et une paix durable de cette façon. Gagner une guerre sur le champ de bataille ne suffit pas forcément à contrôler et gouverner une région. Ce qui se passe généralement après une invasion en est une très bonne preuve.
Le Moyen-Orient se trouve dans un équilibre précaire. L’histoire montre qu’il est hautement improbable que des puissances étrangères réussissent à maintenir cet équilibre de façon juste et équitable ou parviennent à instaurer un ordre acceptable pour toute la région dans sa grande diversité. Seul un pouvoir qui partage avec la région la même culture et civilisation en est capable. Il doit s’agir d’une autorité centrale qui fédère tous les pays musulmans, une entité qui reflète et représente leur volonté. Ce sera l’Union islamique qui résoudra non seulement les problèmes du Moyen-Orient, mais aussi tous les litiges qui opposent l’occident au monde islamique. Par conséquent, l’occident, et plus particulièrement, l’Amérique, doit encourager la création de l’Union islamique qui réunira tous les pays musulmans dans une même entité pacifique, tolérante et constructive et coopérera avec lui. Ainsi, l’Amérique aura en face d’elle une organisation politique fiable avec laquelle elle pourra dialoguer et collaborer, qui s’étendra du Maroc à l’Indonésie.
De nombreux experts en stratégies et penseurs américains ont souligné ce point ; William Nordhaus, économiste renommé et professeur à l’Université de Yale, déclare dans la rubrique “conclusions et suggestions” de son rapport intitulé  ”Les conséquences économiques de la guerre en Iraq”:
D’un point de vue politique, les actions unilatérales, en particulier celles qui sont décidées sans le soutien du monde islamique, risquent de radicaliser les modérés et de galvaniser les radicaux… dans ces pays.28

Qui est à l’origine de l’invasion?

Il est intéressant de se demander pourquoi l’Amérique a envahi l’Iraq alors qu’il était évident qu’un tel acte aurait un impact négatif. De nombreux experts pensent que cette invasion a été planifiée bien avant le 11 septembre et l’on commence à entendre des rumeurs suspicieuses à l’égard des affirmations de l’administration Bush qui prétendait que l’Iraq possédait et projetait d’utiliser des armes de destruction massive.
Cette opération militaire fait partie de la nouvelle stratégie des Etats-Unis au Moyen-Orient. Ceux qui l’ont élaborée avaient déjà décidé en 1997 que l’Amérique devait s’attaquer à Saddam et renverser son régime. Les premiers signes sont apparus en 1997, quand un groupe d’experts à Washington, sous l’influence du lobby israélien, a créé le Projet pour le Nouveau Siècle Américain (PNAC), un groupe de pensée qui a pour but de défendre l’occupation de l’Iraq. A la tête du PNAC, appelés à devenir les membres les plus influents de l’administration George W. Bush, il y avait le Secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et le Vice-Président Dick Cheney. Même s’ils avaient prévu à l’origine de créer un ordre mondial stable sous l’égide de l’Amérique, ils ont acquis ensuite la conviction, aidés en cela par le lobby israélien, qu’une guerre au Moyen-Orient était nécessaire. S’ils avaient fait une évaluation plus juste de la situation, ils auraient compris qu’une telle croyance était erronée. Si leur objectif était d’instaurer un ordre stable, il est évident que cette guerre n’apportera jamais la stabilité et l’ordre. Au contraire, elle détruit l’ordre existent et n’engendre que la ruine. C’est un fait, établi par l’histoire, qu’on ne peut atteindre la stabilité qu’en préservant la paix.
Un article intitulé “L’invasion de l’Iraq n’est pas une idée neuve pour Bush : 4 ans avant le 11 septembre, le plan était déjà établi” et paru dans le Philadelphia Daily News sous la plume de William Bunch affirmait ceci :
Mais en réalité, Rumsfeld, le vice-président Dick Cheney et un petit groupe d’idéologues conservateurs ont commencé à envisager une invasion américaine en Iraq dès 1997, presque quatre ans avant les attaques du 11 septembre et trois ans avant que Bush ne devienne président.
Un obscure groupuscule de droite dont le nom déjà est de mauvais augure, le Projet pour le Nouveau Siècle Américain ou PNAC, et qui est lié à Cheney, Rumsfeld, Paul Wolfowitz et Jeb Bush, le frère du futur président, a même incité le président Clinton à envahir à nouveau l’Iraq en janvier 1998.
“Nous vous prions instamment… d’énoncer une nouvelle stratégie qui protègera les intérêts des Etats-Unis ainsi que nos amis et alliés à travers le monde.” dit la lettre adressée à Clinton, signée par Rumsfeld, Wolfowitz et d’autres. “Cette stratégie doit viser avant tout à renverser le régime de Saddam Hussein”.29
Mais pourquoi les membres du PNAC tiennent-ils tant à renverser le régime de Saddam ? L’article continue ainsi :
Même si le pétrole est une question qui sert de toile de fond aux déclarations du PNAC quant à la politique à mener en Iraq, il semblerait qu’il n’en est pas la force motrice. [Ian] Lustick, [professeur de science politique à l'Université de Pennsylvanie et expert du Moyen-Orient], bien qu’adversaire de la politique de Bush, affirme que le pétrole est considéré par les partisans de la guerre avant tout comme un moyen de financer les coûts importants de l’intervention militaire.
“Je suis du Texas, et tous les industriels du pétrole que je connais sont hostiles à une action militaire en Iraq,” a dit Schmitt, membre du PNAC. “Le marché du pétrole n’a pas besoin de perturbations.”
Lustick pense que les motivations les plus profondes de cette guerre sont à chercher du coté d’Israël. Selon lui, les faucons de l’administration Bush croient qu’une démonstration de force en Iraq pourrait quelque part convaincre les Palestiniens d’accepter un plan de paix dont les clauses seraient favorables à Israel.30
En bref, Israël et ses alliés américains sont les véritables artisans de l’invasion. A ce niveau, il est une fois de plus évident qu’Israël influe fortement la politique américaine au Moyen-Orient. Certains sionistes radicaux qui agissent au nom des intérêts d’Israël exercent une grande influence sur les mécanismes de prise de décision et savent convaincre Washington d’agir selon la stratégie d’Israël au Moyen-Orient. De plus, ils prétendent ce faisant que les intérêts de l’Amérique et d’Israël sont identiques, malgré le fait que les intérêts américains au Moyen-Orient ne sont pas compatibles avec le soutien des sionistes radicaux en Israël. En agissant ainsi, les Etats-Unis ne font que s’opposer à l’ensemble du monde arabe. Ils serviraient bien mieux leurs intérêts en jouant un rôle de médiateur équitable, en incitant Israël à se montrer plus modéré et à faire la paix avec les Arabes.
On retrouve déjà cette influence israélienne au stade de élaboration du plan d’invasion. Le lobby juif a fait en sorte d’orienter les experts en stratégie qui allait être amenés à jouer un rôle décisif dans l’administration Bush vers l’idée qu’il était “nécessaire” d’envahir l’Iraq. Cependant, cette guerre a créé de nouvelles tensions dans la région et généré une intervention militaire qui est à l’origine de la mort de nombreux civils iraqiens.
Même si ces experts ont sans cesse les intérêts américains à la bouche, ils ne font en réalité que defendre les intérêts israéliens, car il n’est pas dans l’intérêt des Etats-Unis d’affronter l’ensemble du Moyen-Orient, d’offenser et d’aliéner ses habitants. L’Amérique n’a pas d’idéologie ou de stratégie anti-islamique ainsi que l’affirment certains. Comme nous l’avons dit auparavant, elle a été l’un des plus grands alliés des musulmans des Balkans (Bosniaques, Kosovars et Macédoniens), qui ont subi pendant les années 1990 un traitement cruel de la part des Serbes. La seule ligne de front américaine qui ait un impact négatif sur les populations musulmanes se situe au Moyen-Orient, à cause de certains officiels qui, sous l’influence du lobby israélien hautement puissant, prennent une position pro-israélienne dans la politique étrangère. Une fois qu’on les aura empêchés d’exercer une telle manipulation et qu’ils gèreront la situation au Moyen-Orient sans partialité, on pourra mettre en place des politiques plus justes.
Voila ce qui explique la stratégie américaine visant la réorganisation du Moyen-Orient et lancée par l’administration Bush après le 11 septembre. Les extrémistes israéliens, jouant sur cette peur durablement ancrée de la destruction d’Israël, cherchent depuis longtemps à réorganiser le Moyen-Orient pour en faire une région plus sure et mieux contrôlable pour Israël. Gardant cet objectif en tête ils ont exercé leur influence sur les Etats-Unis et manipulé la politique américaine au Moyen-Orient pendant des décennies.
En vérité, il n’est pas dans l’intérêt d’Israël non plus d’entrer en conflit avec le monde islamique. Les juifs, les chrétiens et les musulmans ont le droit de s’adonner à leurs cultes comme ils le souhaitent dans ces pays, mais la politique israélienne opprime les musulmans et préoccupent les chrétiens et même les juifs. Il vaudrait bien mieux pour les israéliens et les autres habitants du Moyen-Orient qu’Israël se retire des territoires occupés et instaure une paix réelle au lieu d’être dans un état de guerre permanent avec le reste du Moyen-Orient. Cette atmosphère belliqueuse porte inévitablement préjudice à Israël, car il devient la cible du radicalisme que ses propres politiques ont suscité. Dès lors, les civils israéliens sont exposés aux attaques et vivent dans une peur constante. Il est donc nécessaire, au nom de la sécurité de ces 4.5 millions de citoyens israéliens de combattre sur le plan intellectuel la pensée sioniste qui souhaite encourager la guerre dans le Moyen-Orient et favoriser un choc des civilisations.
Le sionisme radical, qui est une idéologie raciste, chauvine et oppressive, veut obliger les résidents non juifs de Palestine à partir et est prête même à les tuer au nom de l’Etat d’Israël. Cependant l’ignorance et la désinformation soigneusement entretenues empêchent aussi bien les chrétiens que les juifs de connaître la vérité au sujet du sionisme radical. Il incombe à toute personne œvrant pour la paix de révéler le danger des vues radicales pour l’humanité. Les juifs dont la croyance est authentique, ainsi que les chrétiens et les musulmans doués de conscience doivent s’unir pour inviter tous les hommes à suivre le droit chemin. Quand les gens sauront la vérité au sujet de cette idéologie fasciste, oppressive et darwiniste connue sous le nom de sionisme radical, on pourra enfin éradiquer cet obstacle qui s’oppose au règne de la paix dans le monde et les gens qui prônent actuellement l’usage de la violence deviendront des défenseurs de la paix.

Les dignitaires juifs appellent à un jeûne pour la paix

Depuis le début de la crise iraqienne, des chefs religieux du monde entier ont fait des efforts sincères pour sauver la paix. C’est le cas du rabbin Waskow, l’un des dirigeants de l’organisation pacifique Shalom, laquelle appelle les gens à jeûner pour la paix. De nombreux chefs religieux de confessions diverses s’y sont associés, prouvant une fois de plus que le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam sont tous opposés à la guerre :
“Nous invitons les Américains à jeûner :
Pour réfléchir, chercher une paix plus juste, prier
Au nom d’Allah de compassion, qui nous commande de rechercher la paix et la justice…
Allah nous invite tous à chercher et rechercher la paix.
Mais c’est avec une grande inquiétude que nous voyons approcher le risque que ni le gouvernement iraqien ni le gouvernement des Etats-Unis ne fasse de cette invitation sa priorité…
Allah nous invite à aimer nos voisins comme nous-mêmes, à aimer l’inconnu et l’étranger, à ne pas faire à autrui ce qu’on détesterait subir soi-même…
Allah nous invite à nourrir l’affamé, à donner refuge au sans-logis, à habiller l’homme nu, à soigner la terre, à libérer l’âme et l’esprit.
Allah nous invite à réfléchir, à penser, sentir et prier avant d’agir.
Mais nous voyons, alors que rien n’indique un danger imminent, que notre gouvernement se précipite dans une guerre qui risque d’apporter la mort dans de nombreuses familles, aux nôtres mais aussi à celles qui vivent dans un autre pays. Une guerre qui peut plonger dans la rage et la destruction toute une partie du monde, une région à laquelle toutes nos traditions tiennent particulièrement…
En cet instant de grand danger, nous nous tournons vers Allah…”31

La véritable idéologie de Saddam Hussein

Dès le premier jour de l’invasion en Iraq, le principal but affiché était de faire tomber le régime de Saddam. Une telle stratégie, sans tenir compte des justifications avancées, ne peut être menée à bien par des moyens purement militaires. Les pertes humaines qui ont marqué le déroulement de l’invasion montre que c’était un mauvais choix, qu’on aurait jamais du choisir cette option. Cependant, il est clair que Saddam était un dictateur qui causait du tort à la région et dont il fallait renverser le régime.
Saddam Hussein est l’une de ces nombreuses personnes qui dans les années 1960, se sont laissées égarer par le socialisme arabe qui se répandait à travers le monde arabe à cette époque. Le socialisme arabe a fusionné avec un fascisme radical dont le programme fanatique, tiers-mondiste et gauchiste avait le soutien des Soviétiques. La vision du monde des socialistes arabes porte l’estampille du stalinisme, la version soviétique du communisme : ils ont élaboré des politiques agressives, oppressives et provocantes. Saddam était un militant de premier plan du parti Baas (Hizb Al-Ba`th), qui était l’incarnation en Iraq de cette idéologie fallacieuse. Dans sa jeunesse, il organisa et mit sur pied des attaques dirigées contre des organisations politiques et des individus opposés au mouvement Ba`th avec le groupe terroriste Jihaz Hanin (l’Appareil des Aspirations). Après le premier coup d’Etat des Ba`thistes, il fut placé à la tête d’un service chargé de mener des interrogatoires qui soumettait ses victimes à d’horribles tortures. On sait que Saddam imagina même de nouvelles techniques dans ce domaine.
Sous l’influence de l’idéologie staliniste à laquelle il croyait avec ferveur, il devint un dictateur redoutable et impitoyable connu pour sa cruauté. En 1980, il déclencha une guerre sanglante contre l’Iran qui dura 8 ans; deux ans après la fin de cette tragédie, il envahissait le Kuwait. Il se montrait violent avec tous les groupes et individus de son peuple qu’il considérait comme représentant des menaces potentielles, comme le montre les attaques à l’arme chimique qu’il a lancées sur le village kurde de Halabja (au nord de l’Iraq): 5000 innocents ont ainsi été tués. Et ce n’est là qu’un exemple des crimes contre l’humanité qui ont été perpétré sous son régime.
Tout ceci montre clairement que Saddam n’était pas fait pour gouverner l’Iraq. Les gens attendent de leur dirigeant qu’il leur apporte la paix, la sécurité, le bonheur et la prospérité, et aussi qu’il assure la paix et la stabilité à leurs voisins et plus généralement au reste du monde.
Maintenant que Saddam et son régime ont été renversés, les stratégies à adopter après la phase d’invasion sont d’une importance cruciale. Il ne suffit pas de décrire Saddam comme un tyran pour qu’une paix durable s’installe au Moyen-Orient. Ce qu’il faut, c’est analyser les facteurs et idéologies qui l’ont guidé sur le chemin de la tyrannie. Saddam est devenu un dictateur cruel à cause de l’idéologie ba`thiste et de cette culture fasciste qui voulait résoudre tous les problèmes par la force, voire le carnage. On a besoin de mettre en place des campagnes éducatives et des politiques éclairées pour purifier le monde arabe de cette idéologie et de cette culture, qui doivent céder la place à une génération de gens civilisés, compatissants, bienveillants, ainsi que le recommande la morale islamique. Dans une société qui applique cette morale, on ne rencontrera pas ce genre de problèmes.
Il ne faut pas oublier que cette idéologie et culture n’existe pas seulement à Bagdad, mais aussi dans bien d’autres régions—où elle prend souvent le masque de la religion. Le remède à ce mal consiste à parler aux gens de la vraie morale religieuse de façon efficace.

Instaurer la loi et l’ordre

Il est fort probable que l’invasion de l’Iraq va causer une instabilité à grande échelle et prolongée dans le Moyen-Orient. Il apparaît clairement que les cercles d’influence de la politique américaine essaient de réorganiser tout le Moyen-Orient, voire le Caucase et l’Asie du Sud-Ouest, et ce, par la guerre si nécessaire. Certains membres de l’administration Bush expriment l’idée que “l’Amérique pourrait mener des actions contre ’40-50 Etats’”, et c’est dans cette perspective qu’ils divulguent de tels plans.32 Irving Kristol, un participant du PNAC soutient que ”c’est toujours bon signe quand les Américains sont prêts à aller en guerre”,33 ce qui est un autre exemple de cette mentalité. Tout cela signifie que même ceux qui conçoivent ces projets ne vivront probablement pas assez longtemps pour voir la fin de cet état de guerre permanente.
Cet état de guerre, qui va entraîner le monde dans la douleur et la destruction, va bouleverser l’ordre mondial et profondément affecter les populations de la région et l’humanité toute entière. Comme nous l’avons indiqué plus haut, l’Amérique et tous les autres nations ont le droit de protéger leurs intérêts nationaux et prendre des précautions contre les situations qui menacent leur sécurité. Cependant comme toutes les nations, l’Amérique, en tant que seule superpuissance, se doit d’user de ce droit pour assurer l’ordre et la paix dans le monde. Les stratégies de sécurité nationale de tous les pays, en particulier de l’Amérique, doivent se conformer au droit international dans le but d’empêcher des actions arbitraires. Ainsi, quand des questions comme le terrorisme menacent la sécurité mondiale, la coopération multilatérale et les alliances internationales augmentent les chances de paix. Réduire les tensions et résoudre les conflits en soutenant des forces modérées et démocratiques, au lieu d’essayer d’éradiquer la violence par la violence, telle doit être la démarche à suivre. Si nous voulons faire du 21ème siècle celui où la prospérité et la sécurité des peuples sont garanties, les dirigeants doivent abandonner toute ambition de créer un ordre mondial dans lequel, seuls les puissants gouvernent et ont des droits moyennant un état de guerre permanent.
Aussi bien les Etats-Unis et les autres nations de l’occident que les pays musulmans veulent voir disparaître les menaces potentielles contre la paix mondiale, souhaitent une stabilité économique, aspirent à des régimes démocratiques renforcés, demandent la fin des abus sur les droits de l’homme, cherchent à éradiquer toute forme de tyrannie, et recherchent une meilleure qualité de vie et un partage équitable des ressources naturelles du monde. Certains experts en stratégie décrivent les musulmans comme les cibles désignées, ce qui, en plus de heurter le monde islamique tout entier, s’avère également une stratégie mauvaise et dangereuse. Les gens qui interprètent la religion de manière erronée sont prédisposés aux mythes et à de fausses croyances et deviennent extrémistes en agissant à contre-courant de la religion. De telles personnes, que l’on peut retrouver chez les musulmans, les juifs et les chrétiens, constituent un grand danger pour la paix mondiale. Il n’est possible d’éliminer ce danger qu’en empêchant l’extrémisme et en formant des alliances avec tous les peuples modérés, pacifiques, civilisés et sincères en religion. Seules de telles alliances peuvent affaiblir l’influence de ceux qui présentent la guerre comme unique option et croient, à tort, qu’elle garantit la sécurité. Ainsi, l’on pourra éviter les effusions de sang, les pleurs, et les pertes économiques.
Pour créer cette alliance, les occidentaux doivent abandonner leurs préjugés, arriver à une véritable connaissance et compréhension du monde islamique, et élaborer des politiques communes qui pourraient aider à développer ce dernier. Les différentes parties peuvent éradiquer les incompréhensions mutuelles par le biais de programmes éducatifs et culturels, car le radicalisme n’a d’autre source que l’ignorance. Tandis que ces projets éducatifs permettront à l’occident de mieux comprendre l’Islam, les mythes et les fausses croyances ancrés dans le monde islamique seront abolis de sorte que la tolérance et la compréhension mutuelles puissent s’installer. La haine, la colère, la malice seront remplacées par la paix, la tolérance et la sécurité. La culture résultant de la coexistence pacifique favorisera la paix entre les différentes civilisations ainsi qu’une sympathie culturelle, l’interaction encouragera les progrès sociaux, contrairement aux prétentions de ceux qui soutiennent la thèse de guerre des civilisations.
Il est clair que le monde islamique a autant besoin que l’occident d’une culture de tolérance. De temps en temps, certains musulmans sont sous l’influence d’une vision bigote qui les rend hostiles aux personnes d’autres religions ou groupes ethniques même si c’est contraire à la morale du Coran. A travers l’histoire, les sociétés islamiques ont été des foyers de justice et de tolérance, particulièrement au temps du Prophète (pbsl). Depuis ce temps, l’histoire regorge d’exemples de chrétiens et de juifs cherchant refuge en terres musulmanes, connues pour leur compassion et leur protection. Gardant cela à l’esprit, particulièrement à une époque où la paix est plus que jamais nécessaire, les musulmans doivent développer des modèles exemplaires basés sur les valeurs de la Sunna prophétique et du Coran. Ces modèles développeront les valeurs centrales du monde islamique et réfuteront les prétentions de toutes les puissances étrangères qui déclarent qu’elles vont apporter la stabilité et la démocratie dans le monde islamique. Ce sera plutôt à l’Union islamique de montrer la voie.
Les musulmans et les gens du Livre
Dans le Coran, Allah appelle les juifs et les chrétiens les “gens du Livre” et révèle en détail comment les musulmans doivent interagir avec eux. Depuis la naissance de l’Islam, la tolérance et la compréhension mutuelle entre les musulmans et les gens du Livre ont toujours été très bonnes, car même si leurs livres saints et certaines de leurs croyances ont été altérées, il n’en reste pas moins des valeurs et concepts moraux basés sur la révélation divine. Allah encourage dans le Coran des relations civilisées et respectueuses entre les musulmans et les gens du Livre:
… Vous est permise la nourriture des gens du Livre, et votre propre nourriture leur est permise. (Vous sont permises) les femmes vertueuses d’entre les croyantes, et les femmes vertueuses d’entre les gens qui ont reçu le Livre avant vous, si vous leur donnez leur mahr, avec contrat de mariage, non en débauchés ni en preneurs d’amantes… (Sourate al-Maidah, 5)
Ces règles montrent qu’il est possible pour les personnes appartenant à ces trois communautés religieuses d’avoir des relations amicales et de bon voisinage, des liens familiaux et d’accepter des invitations mutuelles pour partager un repas.
Notre Prophète (pbsl), a toujours été juste et compatissant à l’égard des juifs et des chrétiens et a cherché à instaurer une atmosphère de tolérance mutuelle et d’amour entre les membres de ces religions révélées. Durant sa vie, il a signé des accords et donné l’assurance que les chrétiens et les juifs pouvaient pratiquer leur religion en toute liberté et continuer leur existence dans des communautés autonomes. Dans les premières années de l’Islam, certains musulmans qui subissaient l’oppression et la cruauté des Mecquois ont cherché refuge auprès du Négus, le roi chrétien d’Ethiopie, avec la bénédiction du Prophète (pbsl). D’autre part, les croyants qui avaient migré vers Médine avec lui développèrent un modèle de coexistence qui fut un exemple pour toutes les générations à venir. Pendant la période de l’expansion islamique cette attitude s’est inscrite dans l’histoire comme un exemple de la tolérance et de la justice des musulmans envers les juifs et les chrétiens.
Par exemple, le texte d’un accord dicté par notre Prophète (pbsl) et écrit par le chrétien Ibn Harris b. Ka’b et ses compères stipulait que: “La religion, les églises, la vie et la vertu de tous les chrétiens vivant dans l’est et l’ouest sont sous la protection d’Allah, du prophète et des croyants. Aucun de ceux qui vivent leur chrétienté ne sera forcé à se tourner vers l’Islam. Si un chrétien est victime de meurtre ou d’injustice, les musulmans doivent l’aider.”34 Et il lut ce verset du Coran: “Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre (…) Et dites : ‘Nous croyons en ce qu’on a fait descendre vers nous et descendre vers vous’ (…).” (Sourate al-Ankabut, 46)
Plusieurs récits rapportent que le Prophète (pbsl) assistait aux mariages des juifs et des chrétiens, visitait leurs malades et les recevait généreusement. Quand les chrétiens de Najran lui ont rendu visite, il étala sa cape et leur demanda de s’asseoir dessus. Son mariage avec Marie la Copte est un exemple de cette mentalité. Après sa mort, le bon traitement accordé aux gens du Livre obéissait au même esprit de tolérance que celui que le Prophète (pbsl) avait montré envers ces communautés toute sa vie durant.
Les musulmans ont traité les gens du Livre avec tolérance et justice
Le Christianisme est né en Palestine et s’est répandu dans l’actuelle Syrie et l’actuel Iraq à cause des lois oppressives de l’Eglise Chrétienne. Quand notre Prophète (pbsl) a commencé à enseigner l’Islam, il y avait plusieurs communautés juives et chrétiennes dans le sud de l’Arabie. Ainsi au début de l’Islam, les musulmans, les juifs et les chrétiens maintenaient le dialogue.
Avec l’expansion et le renforcement de l’Islam, les juifs et les chrétiens de la région se conformèrent aux règles musulmanes. Les relations basées sur la tolérance et la compréhension mutuelle continuèrent et divers accords au temps du Prophète (pbsl) accordaient aux communautés juives et chrétiennes certains privilèges qui garantissaient leurs droits et leur existence. Les privilèges accordés aux moines du monastère de Saint Catherine au mont Sinaï en sont des exemples. Ces documents garantissaient les droits légaux, religieux et sociaux de ces juifs et chrétiens qui se conformaient aux règles islamiques ou reconnaissaient la souveraineté de l’Islam. Les problèmes étaient résolus en se référant à ces documents. Par exemple, les livres d’histoire rapportent que les chrétiens de Damas présentèrent ces documents mentionnant leurs droits au Calife Oumar quand ils rencontrèrent des problèmes et lui demandèrent de régler la question en conséquence.35
Les Califes qui ont succédé au Prophète (pbsl) pratiquaient la loi divine conformément à la Sunna prophétique. Dans les terres conquises, aussi bien les natifs que les nouveaux arrivants vivaient en paix et en sécurité. Par exemple, Abou Bakr, le premier Calife, donna les commandements suivants à son armée avant de l’envoyer en Syrie:
Attends, ô peuple que je te donne dix règles à connaître par cœur. Ne commets pas la traîtrise, ni ne dévie du droit chemin. Tu ne dois mutiler ou tuer ni enfant ni vieillard ni femme âgée. Ne détruis pas les palmiers, ni ne les brûles, et n’abats aucun arbre fruitier. Tu ne dois point tuer aucune des ouailles, bétails ou chameaux gardés pour la subsistance. Tu vas certainement rencontrer des gens qui ont voué leur vie au service monastique; laisses-les à ce à quoi ils ont voué leur vie. Tu vas aussi probablement trouver des gens qui vont vous présenter des repas de différentes sortes. Tu pourras en manger, mais n’oublies pas de mentionner le nom de Allah.36
L’essor rapide de l’Islam amena la Syrie, alors sous domination byzantine, ainsi que l’Egypte et l’Iraq, sous domination sassanide, à se soumettre à la loi islamique. Chacune de ces régions abritait de grandes communautés chrétiennes. Ces juifs et chrétiens témoignèrent les premiers de la justice et de la compassion des musulmans. A aucun d’entre eux on n’a demandé ou exigé de changer de religion ou de traditions. Aucune pratique ou intervention qui aurait pu altérer l’ordre social existant ou les incommoder n’était tolérée. Diverses sectes chrétiennes qui étaient opprimées par Rome ou Byzance ont en réalité préféré les règles musulmanes. L’historien occidental Phillip K. Hitti écrit:
Sous l’impulsion de l’Islam, l’orient s’est réveillé et réaffirmé après un millénaire de domination occidentale. Par ailleurs, le tribut exigé par ces nouveaux conquérants [musulmans] était même moindre que celui exigé par les anciens, et les conquis pouvaient maintenant poursuivre leurs pratiques religieuses avec plus de liberté et moins d’ingérences.37
Selon le spécialiste et auteur de Princeton Samuel Moffet :
Sous l’ère des Califes et pendant les années troubles des guerres civiles, mises à part les tueries et les horreurs auxquelles on peut s’attendre dans toute guerre, le traitement des chrétiens dans les territoires conquis de Perse et de la Syrie byzantine s’est avéré remarquablement généreux.38
Quand on examine quelle était leur vie sociale et religieuse sous la loi islamique, il en ressort ceci:
Il existait en territoire musulman une véritable liberté de religion. Personne n’était forcé de changer de religion, et les communautés qui se rebellaient et revenaient plus tard sous l’autorité islamique obtenaient les mêmes droits qu’auparavant. L’autorité islamique, à part quelques rares exceptions, n’intervenait jamais dans l’élection des patriarches ou la nomination des autorités religieuses, et garantissait sa non-ingérence en signant divers accords. Ces communautés continuaient de parler leurs propres langues aussi bien dans leur vie privée que dans leur vie religieuse. Par exemple, les nestoriens qui quittèrent l’Eglise byzantine choisirent d’abandonner le grec au profit de la langue assyrienne (suryani), et furent libres de le faire. Dans les écoles chrétiennes et juives, l’éducation religieuse continua librement, et les monastères et autres institutions qui éduquaient les futurs dirigeants religieux préservèrent leur statut d’autonomie. De même, les sanctuaires des autres dénominations religieuses étaient protégés par les autorités musulmanes. Durant la conquête, les lieux de culte n’ont jamais été saccagés, car les synagogues et les églises voyaient leur protection garantie par les accords signés avec les gens du Livre du temps du Prophète (pbsl).
Dans les accords qui datent des débuts de l’Islam, les clauses permettaient aux musulmans de séjourner dans les monastères durant leurs voyages. Ceci montre que les musulmans cherchaient à développer un dialogue basé sur le respect mutuel avec les gens du Livre. Par ailleurs, ces communautés avaient la permission de reconstruire les églises abandonnées ou de construire de nouvelles synagogues et églises quand ils le souhaitaient.  Par exemple, le monastère Saint Serge hors de Madain a été détruite par le patriarche Mar Emme (644-647), mais reconstruite sous le califat de Osman. Plusieurs exemples de ce genre peuvent être cités: Ouqba, le gouverneur d’Egypte, a aidé les nestoriens à construire une église, pendant le règne de Mu’awiya une église de Edessa a été rénovée et l’église de Marcos a été accréditée à Alexandrie. Le fait que les églises et synagogues en Palestine, Syrie, Jordanie, Egypte et en Iraq sont restées montre le respect des musulmans pour les autres religions révélées. Un autre exemple de la tolérance musulmane est le monastère du mont Sinaï, l’un des lieux de pèlerinage les plus importants de la Chrétienté.
La tolérance musulmane prend source dans le Coran qui dit:
… si Allah ne repoussait pas les gens les uns par les autres, les ermitages seraient démolis, ainsi que les églises, les synagogues et les mosquées où le nom d’Allah est beaucoup invoqué. Allah soutient, certes, ceux qui soutiennent (Sa Religion)… (Sourate Al-Hajj, 40) 
Les gens du Livre étaient libres de célébrer leurs fêtes, qui faisaient partie intégrante de leurs traditions religieuses, dans leurs lieux de culte et comme ils le voulaient, d’ailleurs les dirigeants musulmans souvent se joignaient à ces célébrations. Le patriarche nestorien Isho’yab III (650-660) écrivit une lettre à l’évêque de Perse après la conquête musulmane qui relatait la tolérance et la compassion des dirigeants musulmans envers les gens du Livre d’un point de vue chrétien:
Les arabes à qui Allah a confié en ce moment la gouvernance du monde … ne persécutent pas la religion chrétienne. En effet, ils la favorisent, honorent nos prêtres et les saints du Seigneur et confèrent des avantages aux églises et aux monastères.39
En plus de ces libertés et de ce respect, la justice et l’impartialité avec lesquelles ces non-musulmans étaient traités étaient aussi remarquables. Le sens juridique des dirigeants musulmans était reconnu. Et nombre de chrétiens portaient leurs affaires devant les cours islamiques même s’ils avaient leurs propres tribunaux. A un moment, le nombre de chrétiens utilisant les cours islamiques atteignit une telle proportion que le patriarche nestorien Mar Timothée I (780-825) fit une déclaration mettant en garde les chrétiens.
Les gens du Livre qui vivaient dans les terres régies par les règles musulmanes n’étaient pas considères comme des captifs, mais des dhimmis, ce qui leur conférait un statut légal : les non-musulmans qui reconnaissaient l’autorité islamique payaient la jizya. En retour, leur vie et leurs propriétés étaient protégées, ils jouissaient de la liberté de pensée et de religion, étaient exemptés de service militaire, et avaient la permission de régler leurs affaires internes par leurs propres lois. De temps en temps, la jizya leur était retournée. Une majorité d’historiens reconnaissent le fait que les dhimmis vivaient sous un système tolérant et juste. Le célèbre historien Bernard Lewis explique:
Mais dans l’ensemble, leur [celle des dhimmis] position était infiniment supérieure à celle des communautés qui s’écartaient des Eglises établies en Europe occidentale dans la même période. Ils jouissaient d’une liberté dans l’exercice de leur religion… Ils étaient rarement amenés à souffrir le martyre ou à subir l’exil pour leurs croyances.40
Notre Prophète (pbsl) dit: “Le jour du Jugement, je m’opposerai à quiconque opprime une personne appartenant aux gens de l’Alliance [i.e., qui est un Dhimmi], bafoue son droit, lui impose une responsabilité au dessus de ses capacités ou lui prend quelque chose contre son gré.”41 Il a ainsi décrit quelle doit être l’attitude correcte envers les dhimmis. Conformément à cette morale, les musulmans considéraient que l’une de leurs principales responsabilités consistaient à protéger les non-musulmans vivant sous leur autorité. Lors d’une guerre qui l’opposa à l’armée Byzantine, notre Prophète (pbsl) ordonna que l’on rende aux non-musulmans la taxe qu’ils payaient, car l’armée musulmane n’était pas capable de les protéger.42 Autre exemple de la compassion et considération auxquels ils avaient droit, ces paroles qu’Umar adressa à une vieille femme dhimmi : “Par Allah, nous serions injustes si nous prenions son argent (celui du dhimmi) quand il est jeune et lui manquons d’égards quand il est vieux.”43 Le fait d’imposer la jizya aux seuls non-musulmans n’est pas injuste, car seuls les musulmans servaient dans l’armée, les autres étaient exemptés du service militaire.
Pendant des siècles, les musulmans vécurent donc aux cotés des juifs et des chrétiens en paix et en toute sécurité. Ces juifs et ces chrétiens qui vivaient en terre musulmane pratiquaient librement le commerce et accédaient à la propriété, choisissaient la profession qu’ils souhaitaient exercer, détenaient des postes dans la bureaucratie, et travaillaient même dans les palais des législateurs. Ils tiraient profit de la politique officielle qui prônait la liberté de pensée, participaient à la vie scientifique et culturelle de la société, et écrivaient des ouvrages qui existent encore de nos jours. L’exercice de leurs droits n’était ni affaibli ni empêché. Si on considère qu’à la même époque en Europe, les adeptes des autres religions ou les sectes non orthodoxes étaient chassés, persécutés, et tués, et les livres qui présentaient des visions différentes étaient brûlés en masse, les libertés et la paix qui régnaient dans le monde islamique apparaissent encore plus significatives.
Toutes ces pratiques obéissent à la moralité du Coran prescrite aux musulmans. La paix et la sécurité étaient la norme dans les terres administrées par les musulmans. Les administrations musulmanes cherchaient le bonheur et la prospérité des peuples et développaient des systèmes qui posaient les bases pour les générations à venir. Le monde islamique actuel a besoin de retourner à la moralité du Coran et à la voie de notre Prophète (pbsl).
Tous ces faits historiques dénotent un autre point important. Remodeler le monde islamique selon les valeurs du Coran n’est pas seulement important pour les musulmans, mais aussi pour tous les membres des autres communautés religieuses, plus particulièrement ceux vivant en occident. L’existence de nations fortes basées sur les valeurs du Coran fera disparaître les inquiétudes de l’occident envers le monde islamique et sera la pierre angulaire de la paix mondiale.

La solution de l’Union islamique pour le Moyen-Orient

Une fois établie, l’Union islamique résoudra le conflit israélo-palestinien en présentant un front uni pour démontrer la futilité de la stratégie “diviser et régner” adoptée par depuis tant de décennies et empêcher les pays musulmans de se brouiller les uns les autres. Ceci incitera Israël à faire une paix durable avec ses voisins arabes en se retrouvant ses frontières d’avant 1967, ce qui constitue la solution la plus adéquate aussi bien pour les arabes musulmans que pour les juifs d’Israël.
Pour que la paix au Moyen-Orient soit un projet réaliste, les mouvements arabes radicaux doivent être éradiqués, et Israël doit abandonner sa politique d’agression, d’occupation et d’impérialisme. L’Union Islamique peut atteindre les deux objectifs, car si on applique les règles musulmanes dans le Moyen-Orient, les juifs et les musulmans vivent en paix cote à cote. Par exemple, sous le règne Ottoman, de nombreux juifs vivaient en Jérusalem et dans d’autres villes palestiniennes sans subir de préjudices ou d’animosité. Le problème vient du désir d’Israël de contrôler toute la terre sainte, une ambition qui continue à causer la mort et le carnage dans le Moyen-Orient.
Selon l’Islam, les juifs, en tant que descendants de Jacob (psl), ont le droit de vivre sur la terre de leurs ancêtres, les prophètes des Israélites, et de pratiquer leur foi dans leurs lieux saints et les temples présents sur ces terres. Néanmoins, il est inacceptable de prétendre étendre la souveraineté politique sur toute la région, de forcer les gens qui peuplent ces terres depuis des millénaires à les quitter, et de déstabiliser le Moyen-Orient dans le but de continuer cette occupation. L’Union Islamique proposera la solution suivante à Israël:
1) Israël doit se retirer de tous les territoires occupés, y compris Jérusalem Est, et faire la paix avec toutes les nations arabes.
2) Dans les terres gouvernées par la Palestine (à savoir Jérusalem Est, Al Khalil [Hébron], le Cisjordanie etc.) les synagogues seront protégées et les juifs et les chrétiens auront droit à une totale liberté de mouvement.
3) L’Union islamique préviendra toute forme d’attaque terroriste visant les citoyens israéliens.
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